EN H AUTEUR 2018
Accueil d'auteures / Lectures / Résidences d'écriture / Expositions
 
 
 
 
 
 





 

 

 


 

 


 

 


Alexandre Koutchevsky

 

 


Evan Placey

 



 

 

 

 

 




 

 


Mariette Navarro
© Philippe Malone

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Stéphane Bonnard

 

 

 

 


Olivier Comte

 

 

 

 

 

 


Mustapha Benfodil

 

 

 

 

 

 

 


 Michel Séonnet

 


Olivier Neveux

 

 

 

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Stéphane Gatti

 

 

 

 


Les Treize soleils de la rue Saint-Blaise

 


Passion en violet jaune rouge

 

 

 

 


Sarah et Barbara Métais-Chastanier

 

 

 


Marine Bachelot Nguyen

 



 

 


Jean-Jacques Hocquard

 

 

 

 


Julie Rossello-Rochet

 



 


Albertine Sarrazin

 



 

 

 

 

 

 

 


Nicolas. F. Vargas


 

 

 

 


Philippe Gauthier


 

 

 


Philippe Chuyen


José Lenzini

 

 

 

 

 

 


Catherine Benhamou

 

 

 

 

 

 

 


Mohamed Kacimi

 


Michel Costagutto

 


Francine Di Mercurio

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Geneviève Damas

 


Aiat Fayez

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Nadège Prugnard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 


Firmin Gémier, in Boubouroche

 


Mekimanupulki / Yannick Lemesles

 


Tous ceux qui tombent /Samuel Beckett

 

 

 

 

 

 

 


Simon Boulerice

 


Léonore Confino

 

         
Julie Aminthe  
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 24 juin 2019, 19h
Lecture
DEAR de et par Fabrice Melquiot
Le Télégraphe - Toulon. Entrée libre.

Lundi 24 juin 2019, 9h30 -11h30/ 14h-16h
Pôle Jeune Public, Le Revest-les-Eaux.
Mardi 25 juin 2019,
9h30-11h30
Tourves
13h30-15h30, Cuers
Rencontres avec Fabrice Melquiot
autour de Les Séparables
pièce lauréate du XVIème Prix de la pièce de théâtre pour le jeune public.

Les 24 et 24 juin, Fabrice Melquiot vient dans le Var à la rencontre de ses lecteurs. 
Durant deux jours, Fabrice Melquiot  rencontrera en journée  au Revest, à Cuers et Tourves les classes de CM2-6ème  qui ont participé à la XVIème édition du Prix de la pièce de théâtre contemporain  pour le jeune public, organisé par la bibliothèque de théâtre Armand Gatti et le rectorat de Nice,  prix dont il est le lauréat cette année avec sa pièce Les Séparables. 
 En soirée,  lundi  24 juin, 19h, au Télégraphe ( Toulon) il participera  à un entretien public puis  lira "DEAR (Découvre. Emporte. Aime.Renonce.)",   texte inédit, livret de l'opéra autour de la philosophe Simone Weil qui sera mis en scène  par Roland Auzet, en 2021,  avec Sandrine Bonnaire dans le rôle de la récitante.
 
Avec "Les Séparables",  Fabrice Melquiot remporte le Prix de la pièce de théâtre contemporain  pour le jeune public  pour la deuxième fois ;  la première fois, c' était en 2006,  avec "Albatros"
Les Séparables ( L'Arche, 2017) raconte l'histoire d'amour de  deux enfants de neuf ans,  Romain et Sabah, qui  voudraient à jamais rester ensemble mais leurs parents en ont décidé autrement : cinquante-six après,  la guerre d’Algérie n’en finit plus de finir…  
En 2019,  Les Séparables, vient également d'obtenir le Grand prix de littérature dramatique Jeunesse.
 
Né en 1972 à Modane, Fabrice Melquiot fait partie avec Sylvain Levey,  Nathalie Papin, des auteurs qui depuis vingt ans,  contribuent à faire évoluer en France les écritures théâtrales pour la jeunesse.
Depuis 2001, année où il inaugure  avec Perlino Comment la  collection jeunesse de l'Arche,  il a publié seize pièces, notamment  Bouli Miro - première pièce de théâtre jeune public jouée à La Comédie-Française -  Kids , Munchausen...
 
Mais  l' oeuvre théâtrale de Fabrice Melquiot - comme celle de Jean-Claude Grumberg,  Olivier Py ou Edward Bond - ne peut être limitée au rayon " enfance et jeunesse". 
Auteur généreux, il a publié,  toujours chez L'Arche, plus de quarante pièces pour "adultes".  Il a reçu, en 2008 le Prix Théâtre de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Avec  "J'ai  pris mon père sur mes épaules", créée par la Comédie de Saint-Étienne,  il a été nominé cette année pour le Molière du meilleur auteur francophone vivant.
Depuis  2012, Fabrice Melquiot est directeur du théâtre Am Stram Gram de Genève.

 

 

 

27 mai 2019 
Parution du recueil : Théâtre de la Jeunesse #4 
coédition Orphéon - Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti & Les Cahiers de l'Égaré

Ce quatrième recueil « Théâtre de la Jeunesse », comme les précédents, propose quatre pièces de théâtre fort différentes, pouvant être jouées par des groupes de neuf à vingt-cinq enfants ou adolescent.e.s. Elles sont nées durant l’année scolaire 2018-2019, de la rencontre de trois dramaturges – Barbara Métais-Chastanier, Mustapha Benfodil, Julie Aminthe – avec les élèves de trois classes de Cm1-Cm2 de La Seyne-sur-Mer et avec ceux d’une classe d’initiation théâtre du Conservatoire national à rayonnement régional Toulon Provence Méditerranée.                             Zup & Villa et La vilaine petite cane revisitent deux contes traditionnels. La première, sous la forme du théâtre documentaire, raconte l'histoire d'une classe de CM2 préparant une représentation du Joueur de flûte de Hamelin, pour sensibiliser les pouvoirs publics à la présence de rats dans leur quartier;   la seconde sous celle de la fiction poétique, déconstruit le conte d'Andersen Le Vilain petit canard  pour en donner une version au féminin. Dans Balance ton H !   un groupe de jeunes collégiens est condamné à un séjour d'une semaine au  CACHOT (Centre d’Apprentissage Civique pour Harceleurs Obsessionnels Terrifiantsquand les personnages de Double-je(ux) expérimentent le théâtre dans le théâtre.  Le travail d’écriture des élèves avec les dramaturges – dont on peut reconnaître en filigrane le style et les goûts – avait été précédé par une phase de lecture des quinze pièces lauréates du Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public (sélection Cm2-Sizième). Il s’est conclu par un passage au plateau : temps de restitution, de partage lors duquel chaque classe a présenté devant les trois autres une mise en espace du texte qu’elle avait co-écrit.Cette expérience, soutenue pour la quatrième année par la DRAC Sud, fait partie du projet Un(e) auteur(e) dans ma classe proposé par Orphéon/Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti : il vise à faire lire, écrire, jouer du théâtre dans les établissements scolaires. 



Mardi 14 mai 2019, 10h-16h30 
 
& mercredi 15 mai 2019 , 9h30-12h.

Stage d'écriture
Dystopies des différences : dire demain autrement

par Vanessa Moskovosky & La Réplique

Dans cet atelieir chacun sera invité à développer un écrit (dramatique ou non) autour du thème de la dystopie.
Nous voyagerons ainsi au fil des écrits des uns et des autres dans diverses sociétés du futur où l’humanité que nous connaissons aura eu du mal à survivre ...
Nous questionnerons ainsi ce que deviendrait le monde si nos différences, à force d’être montrées du doigt, finissent par devenir sujettes à répression.
Vanessa Moskovosky est comédienne et autrice de la Cie Si tu m’apprivoises.
Le laboratoire est accessible aux adhérents de la Réplique - collectif d'acteurs - ou aux personnes souhaitant y adhérer.
http://www.lareplique.org/

 

 

Samedi 27 avril 2019, 15h.
Rencontre avec Alexandre Koutchevsky
Autour du "théâtre-paysage". 

Auteur et metteur en scène, Alexandre Koutchevsky est, du 22 au 28 avril 2019, en résidence "arts de la rue" à la BAG pour "Rivages" son projet de création 2021. "Rivages est un projet de théâtre-paysage fondé sur les trois sommets du commerce triangulaire. Rivages sera joué sur des plages d'Afrique, des Caraïbes, et d'Europe, trois paysages maritimes de la traite négrière transatlantique. Rivages part du désir lointain de faire du théâtre-paysage sur et à partir de ces seuils que sont les plages.Rivages cherche la réciprocité des regards, des histoires, l'échange et l'articulation des points de vue entre les trois sommets du triangle. Rivages part de l'intuition que la frontière mouvante et vertigineuse entre mer et terre, appelée plage, est une fenêtre ouverte sur la traite esclavagiste. Les rivages sont des paysages de départs et d'arrivées, ils sont le territoire d'arrachements, d'embarquements et de débarquements forcés(...) Le spectacle sera un déambulatoire menant le public de l'arrière-pays (la terre), à la mer. On entendra la mer avant de la voir.Cette lente approche du rivage constitue en soi une dramaturgie symbolique du temps nécessaire pour appréhender les ramifications de la traite transatlantique : il faut nourrir le chemin pour faire apparaître l'océan dans toute sa profondeur historique. Ce trajet géographique sera connecté à la course du soleil. Rivages commencera en début de soirée dans les terres et se terminera dans la nuit face à la mer. Cette mer que l'on a entendue, de plus en plus près, ne sera vue que de nuit.Une phrase-titre d'Achille Mbembé accompagne cette idée : « Sortir de la grande nuit ». Cette « nuit », le spectacle propose d'y entrer, afin, on l'espère, d'y voir plus clair.Dans Rivages, il y aura une ou des langues d'Afrique, une ou des langues des Caraïbes, et du français, tant il est vrai que la nomination du monde, de son histoire, n'est pas la même pour chaque langue. À commencer par le mot même d' esclavage." Alexandre Koutchevsky, né en 1978, est membre de Lumière d'août, compagnie rennaise & collectif d'auteur.e.s. Il est l'auteur d'une thèse de doctorat À l'échelle des mots : l' écriture théâtrale brève en France, 1980- 2007 (ANRT, 2010). Il a également publié Théâtre-paysage (éditions des Deux corps, 2011), Les Morts qui touchent (l'Entretemps, 2011), Blockhaus (l'Entretemps, 2015), Ça s'écrit T-C-H (Deuxième époque, 2018).

 

 

 

 

 

 

Lundi 25 mars 2019, 13h30-16h,
Pôle Jeune Public, Le Revest (83)
Mardi 26 mars 2019, 9h30- 12h/ 14h-16h
Théâtre du Rouret (06)
Rencontres avec Evan Placey
lauréat du XVIème prix de la pièce de théâtre pour le jeune public
sélection 3ème-Seconde.

Evan Placey, lauréat du XVIème prix de la pièce de théâtre pour le jeune public, vient durant deux jours dans la région Sud à la rencontre de ses lecteurs, collégiens en troisième et lycéens en Seconde, qui ont plébiscité sa pièce "Ces filles-là" (traduction française d'Adélaïde Pralon,Théâtrales, 2017). "Ces filles-là" raconte l'histoire d'un groupe de vingt filles qui à l'âge de cinq ans ont été sélectionnées - en raison de leurs aptitudes scolaires, leur potentiel créatif, leur esprit inventif - pour participer dans un établissement scolaire mixte à une expérience pédagogique particulière : année après année, elles resteront dans la même classe et feront ensemble, du primaire jusqu'au bac, toute leur scolarité. L'espoir d'un groupe de filles solidaires qui développeraient des amitiés éternelles, des liens de soeurs va rapidement s'évanouir avec la prise de conscience par Scarlett qu'une hiérarchie s'est tout de suite constituée dans la classe, qu'elle est en bas de l'échelle et que si la cohésion du groupe se fait, c'est sur le rejet de sa personne... Pièce chorale, portant sur scène - chose rare- une vingtaine de personnages uniquement féminins," Ces Filles-là" est, comme "Holloway Jones" (Théâtrales, 2016), une pièce optimiste, porteuse d'espoir. Victime-émissaire du développement viral sur internet d'une photo, Scarlett, ne va pas se laisser abattre et, avec une énergie tenace, va renverser totalement à son avantage la situation. Mettant en perspective le personnage de Scarlett avec quatre autres héroînes qui l'ont précédée dans les années 20, 40, 60 et 90, Placey intègre son histoire dans celle du mouvement de libération des femmes. Il signe par là une ode au féminisme qui doit toujours se réinventer et renouvelle aussi le genre théâtral du proverbe dramatique : "Nous les filles, on doit se serrer les coudes." Passée la surprise du franc-parler de ces adolescentes d'aujourd'hui qu' Evan Placey ne censure pas, cette pièce se révèle proposer un authentique théâtre d'éducation.

Né en 1983, Evan Placey a grandi à Toronto dans l'Ontario (Canada) et vit actuellement à Londres. Trois autres pièces de son théâtre pour "teenagers" n'ont pas encore été éditées en français : "Banana Boys", "Pronoun", "Consensual".
http://www.orpheon-theatre.org/bibliotheque/litteraire/prix_jp.htm


 

 





25 février - 1er mars 2019

Résidence d'écriture arts de la rue

État de tension  dI'Isabelle Magnin /Compagnie Grand Bal

Du 25 février au 1er mars 2019, Isabelle Magnin sera en résidence d'écriture arts de la rue  à la BAG pour  État de tension.  Ce nouveau projet de la compagnie Grand Bal   est à la croisée de la littérature, de la danse et d’une pratique de la slackline, sangle souple tendue en hauteur.  La démarche s'articule autour du  livre de Maylis de Kerangal :  Corniche Kennedy.
Ce très beau roman qui évoque la jeunesse et sa relation au monde touche la chorégraphe par sa capacité à trouver une langue donnant la sensation exacte des corps juvéniles en mouvement, sur les tensions, les rythmes, la fragilité et les élans de la jeunesse.
Cette résidence  permettra de mettre en place une écriture scénique hybride conçue pour des jeunes. Les trois formes de langage dialogueront entre vitalité et fragilité.
La slackline impose naturellement une canalisation de l’énergie, le mouvement y est à la fois fragile et tendu.  La danse, elle, peut se déployer au sol et dans l’espace, être fluide et utiliser l’élan. Une réponse non-verbale à la force du texte de Maylis de Kerangal, donnant des corps au texte, et des images en action.

Sur l’année scolaire 2019-2020, Isabelle Magnin proposera  à des groupes scolaires  de travailler sur ce projet hybride. Ce projet sera présenté dans les établissements scolaires et dans d‘autres lieux de l’espace public en fonction des groupes participants.





Vendredi 8 février 2019, 18h
inauguration de
l'exposition des étudiants de l'ESAD- TPM

16 joueurs plus un

Du 8 au 15 février 2019, Orphéon-Bibliothèque Armand Gatti accueille « 16 joueurs plus un » , exposition des travaux du workshop Écrits de nous, récits de soi, encadré par Christine Gabory et Emmanuel Vigier (vidéastes), de seize étudiants de l'École supérieure d'art et design de TPM.
Durant ce workshop, inclus dans la programmation du Frac Paca, ces seize étudiants en troisième année de l' ESAD-TPM ont construit leur propre récit et ainsi élaboré une parole singulière, à travers UN SCÉNARION DE JEU / JE.
Du plus intime au plus extime, comme autant de territoires qui mêlent réel et imaginaire, ce travail a développé une curiosité singulière ancrée sur plusieurs « territoires ».
C’est sur la base de ces matériaux, que les seize « joueurs » tirent les fils biographiques de leur propre histoire et inventent des « objets » incarnés dans le corps et/ou l’espace.
La restitution de ces expériences et les travaux d’étudiants qui en résultent constituent une nouvelle forme d'appropriation de leurs récits de vie dans l’espace de la bibliothèque.
Vendredi 8 février, 18h, les étudiants partageront leurs parcours de l’intime à l’extime. Patrick Sirot, artiste performeur, témoignera, lui, à sa manière de ces moments intenses proposés par Christine Gabory et Emmanuel Vigier et vécus par les étudiants.
Patrick Sirot sera aussi à la bibliothèque et performera le soir du finissage, vendredi 15 février 2019,18h.

Samedi 26 janvier 2019, 15h.
L' après-midi d'une auteure : rencontre / lecture
Zone à étendre  / Les Hérétiques
 de et par Mariette Navarro.


Née en 1980 à Lyon, Mariette Navarro est poète et dramaturge. Ses textes poétiques  (Alors Carcasse, 2011 - Les Chemins contraires, 2016) sont publiés par Cheyne éditeur. Son théâtre est publié chez Quartett :   Nous les vagues – Les célébrations, 2011 -   Prodiges, 2012 -  Les feux de poitrine : six fêtes pour rester vivants,   2015. Au cours de la rencontre,  Mariette Navarro reviendra sur son parcours et lira des extraits de ses deux dernières pièces publiées par Quartett :   Zone à étendre (2017), mise en scène en novembre 2018 par  Gérard Watkins et Les Hérétiques créée récemment par François Rancillac.


Extraits de Zone à étendre

Pas de Lune ?
Il me semble que quelque chose grouille
Pour quelque chose, c'est l'heure de sortir de chez soi, c'est l'heure de vivre.

C'est un grand affairement.
Un grand rassemblement d'histoires minuscules.

Pour apprivoiser notre peur il faudrait ne pas rêver chacun de notre côté. Il faudrait se mettre d'accord. Il faudrait avoir un plan pour nos rêves.
On ne peut pas se contenter de l'émeute.
On ne peut pas se contenter de la plainte et du constat.


C'est la forêt qui bouge qui fait tomber les rois. Dire que certains croient à la fin du monde, alors que ce n'est que le début.


C'est simple, il n'y a qu'à faire ce qui est impossible.

19 janvier 2019, 17h30.
Lecture
L’Immobile de et par Stéphane Bonnard
Notre Décennie dessine le parcours d’un personnage (est-ce le même ?) se déployant d’un texte à l’autre à travers une dizaine d’années (de 2009 à nos jours) autour des bouleversements technologiques et de leurs conséquences individuelles et sociétales. 25 interroge le monde du travail qui génère les suicides à répétition des salariés d’Orange. L’Immobile est la parole d’un homme dans l’espace public qui s’arrête un instant pour reprendre son souffle et qui reste là, hors des flux. Dans Rudimentaire, une femme et un homme monologuent dans deux espaces-temps et finissent par se rejoindre sur la grande place d’une ville, déjouant l’affolement médiatique et financier qu’ils ont provoqué. Avec cette trilogie, Stéphane Bonnard interroge l’impact des grandes mutations technologiques sur notre quotidien à travers trois gestes, intimes, résilients, dans un environnement toujours plus contraignant et anxiogène. Son écriture, par sa forme, rend compte des bouleversements induits dans nos relations au réel, au temps, au monde, à l’autre. Une plongée poétique.

19 janvier 2019, 14h -17h.
Stage avec Elisabeth Cirefice
Prendre la parole en public

Pour le lycéen, l'étudiant, l'artiste de la scène, le citoyen...savoir s'exprimer à l'oral est de plus en plus un atout déterminant. Dans l'art oratoire du théâtre, Elisabeth Ciréfice, metteur en scène et pédagogue de théâtre (Conservatoire de TPM/ Université-Sud / Cie Juste en Face) puise des techniques, des postures et des dynamiques pour réveiller l'énergie de la parole en toutes circonstances et " l' orateur " qui est en vous: ancré, portant et porté par ses mots, faisant jouer les ressorts et les subtilités d'une langue inscrite dans le corps. En pratique collective et individualisée: mettre sa pensée en action !
Quatre séances, samedis 19 janvier / 2 février / 2 mars / 30 mars 2019, de 14h à 17h.

14 janvier 2019 - 25 janvier 2019.
Résidence d’écriture arts de la rue
Tout s'est passé dans les années 20, un projet de Stéphane Bonnard / cie KompleX KapharnaüM.

« J’ai lu par hasard un livre, dont le titre m’a attiré, sans connaître le contenu. Saison brune, de Philippe Squarzoni. J’ai découvert ce que je pensais savoir : la catastrophe climatique vers laquelle nous fonçons. Je savais l’heure grave, je ne la savais pas désespérée. Ce livre m’a sidéré. J’ai commencé à écrire. Et cela a écrasé tous les autres projets que j’avais. Avec une question obsédante : comment allons nous parvenir à sauver notre H/humanité (autant au sens groupe sociétal que humanisme) ?
Il ne s’agira pas ici d’expliquer la gravité de la situation. De dire qu’il est important de trier ses déchets... Mais d’essayer de comprendre pourquoi, rien de vraiment tangible ne se passe. Il s’agira d’évoquer notre incapacité d’espèce à se projeter au-delà de notre futur très proche, notre enfermement progressif dans une bulle narcissique hors le monde réel, notre sentiment technologique de toute puissance qui a renforcé ce narcissisme. Il s’agira aussi d’évoquer le poids des puissances financières, industrielles, qui ont bâti leurs empires sur la consommation d’énergie, qui n’ont aucun intérêt aujourd’hui à ce que cela s’arrête. » Stéphane Bonnard.

18 décembre  2018 - 6 janvier 2019. 
Résidence arts de la rue
Terra lingua, 
un  projet  d'Olivier Comte / Les  Souffleurs  commandos poétiques. 

"Terra Lingua est le voyage de l’Homme du silence vers sa parole, qu’il ne lâchera plus, puis de la parole vers son silence c’est à dire l’écriture. Dans l’explosion jubilatoire des langues, Babel se dresse puis s’évanouit célébrant ainsi le génie de l’être humain à réinventer le monde dans chacun de ses mots.
Avec Terra Lingua, création en espace public ouvert, les Souffleurs commandos poétiques célébreront le génie formidable de l’homme qui invente son propre monde en le parlant et en l’écrivant.
Une langue ne sert pas seulement à parler, elle sert à penser le monde… En le parlant. La mise en mouvement de cette puissance de l’être humain est l’ambition de Terra Lingua.
Les Souffleurs tordront poétiquement et joyeusement le cou à l’idée que l’incroyable bouquet de nos langues serait la conséquence d’une punition divine de l’orgueil démesuré de l’homme. 
Le chemin de l’être humain, du silence à la parole, puis de la parole à l’écriture, le voilà,le véritable monument, la tour véritable.
Les Souffleurs reconstruiront métaphoriquement le mythe de Babel en déplaçant les enjeux. L’escalier sans fin qu’ils édifient représente le travail de l’homme vers sa propre parole. 
Parole prise, la déconstruction silencieuse et chorégraphiée de la tour à peine érigée représentera le cheminement de la parole vers sa forme fixe, l’écriture, qui s’envolera en une tornade jubilatoire célébrant les 8 000 langues parlées sur la terre. 
Dans ces temps de grandes incertitudes, et de repli identitaire, il est vital de réaffirmer que les incroyables vitalité et diversité des pensées du monde à travers nos langues sont une chance inouïe pour tous.
Perdre, ignorer ou mépriser une langue est aussi grave que de perdre définitivement un réservoir de molécules potentiellement utiles à l’humanité en matière de santé quand des espèces botaniques disparaissent à jamais de la surface de la terre."Olivier Comte. 

Samedi 15 décembre 2019, 15h : Sortie de résidence d’écriture théâtrale
Lecture de la pièce « Tout est là » de et par Mustapha Benfodil

Une jeune femme, désignée simplement par « La Chercheuse », est dans une expérimentation sensible du « vivant ». Elle s’interroge sur le sens réel de la vie en questionnant les schémas sociaux, idéologiques et normatifs dominants. Elle réexamine, remet en cause, déconstruit, les notions de « réussite sociale », d’« estime de soi », de « pouvoir », d’ « identité », de « confort matériel », de « bien-être »… Dans ce cheminement, elle convoque diverses situations, émotions, profils, personnages… Un chant choral, parfois cacophonique, déroutant, qui donne à entendre, en pointillés, un « manifeste pour le Vivant »
La lecture de « Tout est là » sera précédée par la lecture de « L’équipe des étoiles »,  courte pièce écrite en compagnie de Mustapha Benfodil  par les élèves de CM2 de la classe de Marion Turpin, de l’école Jean-Zay à La Seyne-sur-Mer.

Extrait de Tout est là :

LA CHERCHEUSE : — Je note le mot « danser »
Imiter les pas des oies sauvages
Expérimenter la danse des coquelicots
Et les amoureux maladroits qui valsent de guingois
Et les larrons qui marchent sur les platebandes de l’interdit
Danser comme un loir
Qui dort sur ses deux pieds
Expérimenter le pouvoir du zigzag
Mélanger les courbes et les lignes de vie
Lignes de fuite et vents contraires
Cocktails de frissons frivoles
Tango mortel avec le danger
Mélange explosif des goûts et des couleurs
Je m’en fous de ton arbre idéologique
Enfin, sauf si t’es….
Copulation des contraires
Qui donneront d’autres raisons d’être à la fabrique des possibles
Et d’autres maux de tête à l’expérience

 

Samedi 24 novembre 2018, 15h  

Deux conférences de Michel Séonnet  & Olivier Neveux.

Armand Gatti, de mai en mai(s) par Michel Séonnet.
Pour Gatti, mai 68 est une rupture. Une rupture anticipée (il dresse des barricades dès l'année d'avant), une rupture qui va produire ses effets pendant des années. Son départ de France. Son attention au théâtre de rue. Au delà du Petit manuel de guérilla urbaine, pièces écrites pour être justement jouées dans la rue, Gatti écrira son grand texte de mai, de 1970 à 1972. Ce sera Le poème de Berlin, ou : Les personnages de théâtre meurent dans la rue. Il y écrit ceci :
"Mai 68
                        et ses nuits
le prélangage jeté à bas
                        les codes, leur signification
le langage suspendu...
et la destitution de
                               JE
                          en tant que dynastie
sa cassure en une multiplicité
de Je soudain étrangers les uns aux autres"

Michel Séonnet est né à Nice en 1953. Après avoir accompagné le travail d'Armand Gatti, il en a édité et préfacé les œuvres théâtrales (Éditions Verdier) et poétiques ( Gallimard, mars 2019). Il a publié une trentaine d'ouvrages dont plusieurs romans (aux éditions Verdier, Gallimard, L'Amourier), des essais et des albums jeunesse. Il a bâti l'essentiel de son travail autour de deux préoccupations : la guerre de 39-45, la collaboration, la résistance ; la Méditerranée, les va-et-vient entre les deux rives, l'immigration. Il mène régulièrement des projets d'écriture en compagnie d'habitants de différentes villes et quartiers populaires, personnes handicapées, incarcérées, peu alphabétisées. De nombreux livres sont nés de ce travail.Site : http://petitspointscardinaux.net/

                        ***

Assez d’actes, des mots ! par Olivier Neveux.

Et si Gatti avait inventé une façon inédite d’être militant ? Et dessiné d’autres espaces pour la révolution que ceux de la seule politique ? Et transformé le théâtre en conséquence. 

La bataille n’est pas contre ces hommes à fusil. 

Elle est entre le réalisme
et le dire par d’autres voies
du passage de l’oiseau

dans le ciel plombé de la Berbeyrolle ce matin-là.

Armand Gatti, in  La part en trop.

Olivier Neveux est professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre à l’Ens de Lyon. Il co-dirige les Cahiers Armand Gatti. Il est l’auteur, entre autres, de Politiques du spectateur. Les enjeux du théâtre politique aujourd’hui (La Découverte, 2013) Théâtres en lutte. Le théâtre militant en France des années 60 à aujourd'hui  (La Découverte, 2007)  et de Le Théâtre de Jean Genet (Ides et Calendes, 2016).

 

 

Samedi 17 novembre  2018,  16h. 
L' après-midi d'une auteur : rencontre /lecture
Le point de vue de la mort  / Body Writing. Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain (1968-2014) 

de et par Mustapha Benfodil.

Durant un mois, Mustapha Benfodil sera en résidence d'écriture  pour finir l'écriture  de sa pièce Tout est là, qui sera créée en 2019  par la  compagnie Stelisto de Tempo,  dans une mise en scène de Coline Marescaux.
Au cours de son séjour à La Seyne-sur-Mer,  il participera à l'opération Une auteure dans ma classe #4  etaccompagnera seize élèves d'une classe de Cm2 de l'école Jean-Zay dans l'écriture collective d'une pièce de théâtre.
Né en 1968, Mustapha Benfodil vit et travaille à Alger.  Dramaturge, auteur de L'Orpheline est une épine dans le pied (mise en scène de Julie Kretzschmar, 2011, Théâtre des salins, scène nationale de Martigues), de Les Borgnes (mise en scène de Kheireddine Lardjam, 2012, l'ARC scène nationale du Creusot), Mustapha Benfodil a  publié deux pièces : Clandestinopolis (l’Avant-Scène Théâtre, 2008), Le Point de vue de la mort (Al Dante, 2013), créé sous le titre End/Igné au Caire, Avignon (2013) puis à la Cartoucherie(2014). 
Romancier il  a publié  quatre romans chez Barzakh :    
Body Writing. Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain 1968-2014 (2018); 
Archéologie du chaos [amoureux] (2007, réédité en 2012, en France, chez Al Dante);
Les Bavardages du Seul (2003 ); 
Zarta/Le déserteur (2000)
Il est également journaliste au quotidien francophone El Watan.  



Extrait 
de 
Le point de vue de la mort.

BALBALA ( WILAYA DE OURGLA)
DÉCOUVERTE DE DEUX CADA
VRES DÉCOUPÉS À LA SCIE
Ça fait  cinq jours jours qu'ils sont ici. Ça porte à cinquante trois le nombre de morts enregistrés depuis le début du mois. Les gendarmes ont débarqué à la tombée de la nuit avec une ambulance de la protection civile. Je les vois déposer brutalement deux sacs poubelle remplis de viande humaine, avec juste une étiquette dessus pour indiquer leur date de péremption. J'ai dû improviser moi-même les sacs mortuaires. Tout manque dans cet hosto de merde, jusqu'au fil chirurgical !
...Des prélèvements effectués sur les cadavres ont été envoyés à l'Institut national de criminologie pour expertise.
Comme d'habitude, on aura les résultats dans dix ans. En attendant, ils pourrissent là sous mon nez.

 

Samedi 10 novembre  2018,  15h. 
Sortie de résidence  d'écriture théâtre 

de Barbara Métais-Chastanier pour le projet De quoi hier sera fait.

"Avec les élèves de CM2 de l'école Jean-Zay, nous avons pendant plusieurs semaines exploré leur quotidien, leur quartier, la ville, et les rêves qu'ils ont pour celles-ci. De nombreux rendez-vous ont été organisés, à l'école comme en extérieur, avec les parents comme avec les enfants, pour croiser les expériences, les désirs et les mémoires. Il s'agissait tout autant d'écrire ensemble une courte pièce, d'initier les enfants à l'écriture documentaire que de mener une enquête à La Seyne-sur -Mer sur les utopies d'aujourd'hui dans un quartier où on pourrait croire - à tord - qu'elles n'y existent que trop peu. Loin du littoral et de ses villas, loin des artifices de l'urbanisme touristique et des paysages pour carte postale, dans la ZUP de Berthe, nous avons pendant plusieurs semaines travaillé le muscle de l'utopie. 


Cette rencontre a donné lieu à l'écriture d'une courte pièce - ZUP et VILLA -, réécriture contemporaine du conte du joueur de flûte de Hamelin, interrogation chorale et documentaire sur le quartier de Berthe et sur son histoire. Elle a également nourri le travail d'écriture et d'enquête autour des utopies qui donnera lieu à l'écriture de De quoi hier sera fait - second volet d'un diptyque consacré aux utopies qui sera mis en scène par Marie Lamachère. 

Le 10 novembre aura donc lieu une présentation-lecture de la pièce par les enfants de la classe de CM2 de Marie-Hélène Crayssac de l'école Jean-Zay ainsi qu'une restitution du travail d'enquête réalisé à La Seyne- sur-Mer autour des utopies. Cette enquête sera présentée sous la forme d'un film documentaire Il va être la neige, composé de courts chapitres réalisés avec les enfants." Barbara Métais-Chastanier.

 

Samedi 13 octobre  2018, 16h.

Ouvrir le livre de mai avec Stéphane Gatti, cinéaste
Rencontre avec le réalisateur et projection de deux films.


Ouvrir le livre de mai 
est le titre générique regroupant vingt-deux films d'une heure réalisés en 2008 par le cinéaste Stéphane Gatti. Présenté notamment en mai 2018 à Beaubourg dans le cadre de Mai 68, Assemblée générale, ce cycle documentaire est constitué de vingt-deux entretiens de Stéphane Gatti avec  vingt-deux protagonistes de l'époque : 
Prisca Bachelet, Henri Benoit, Daniel Bensaïd, Jean-Claude Bourgeois, Paul Brétecher, Laurent Cartier, Jean-Pierre Duteuil, Tiennot Grumbach, Nicolas Hatzfeld, Marc Kravetz, Jean-Pierre Le Dantec, Gus Massiah, Jean-Louis Péninou, Jean-Claude Polack, Anne Querrien, Jacques Rancière, Jacques Rémy, Nadia Ringart, Emmanuel Terray, Jean Schalit, Marie-Noëlle Thibault, Jean-Pierre Thorn. Vingt-deux témoins - exerçant aujourd'hui les métiers de journaliste, philosophe, enseignant, ingénieur, écrivain, cinéaste, éditeur, psychanalyste, avocat, technicien, anthropologue, sociologue paysan- reviennent sur ce qu'ils faisaient en mai 68. Lire la suite ...

"Mai 68 est à la fois un moment crucial et un mirage.(...) Le philosophe Dembe dit notre seul identité c’est le trajet. Partant de cette idée nous avons voulu réunir des trajets que nous suivons mot à mot dans des entretiens qui durent une heure. Pour chacune des vingt-deux personnes interrogées, Mai 68 a joué un rôle de bascule, d’accélérateur. Donner à entendre cette addition, c’est proposer une immersion pour ressaisir en profondeur ce qui s’est réellement débattu. C’est permettre à chacun de se forger sa propre opinion. Tout semble se jouer autour d’une conception ouvriériste. Dès lors il y a ceux qui vont pousser cette logique au paroxysme. Et ceux qui vont imaginer d’autres fronts de questionnements. Il y a ceux qui participent au bref été du mouvement libertaire du 22-Mars. Il y a ceux qui se lancent dans la fabrication de journaux Il y a ceux qui accompagnent les révolutions des pays tiers Il y a ceux qui s’établissent en usine Il y a ceux qui profitent du bouillonnement social pour franchir les barrières Il y a ceux qui en veulent en finir avec le bagne asilaire Il y a ceux qui veulent changer l’université Il y a ceux qui essayent de mettre des mots sur ce qui bouge Il y a ceux de la Sorbonne. "

Le cycle documentaire sera diffusé à la carte jusqu'au 22 décembre les mercredis et vendredis de 10h à 18h, dans le cadre de l'exposition 68.La Passion d'Armand Gatti.

Petit glossaire des espaces, organisations et lieux ayant servi de gare de triage aux enfants de Mai (avant, après et pendant).
(Format pdf)


10 octobre - 22 décembre 2018 68.
La passion d'Armand Gatti. L'exposition.



68.La passion d'Armand Gatti. L' exposition  -
s'appuyant sur une riche documentation (affiches, livres, tapuscrits, revues, tracts, programmes, photos ... - se propose  de retracer et de contextualiser le parcours d'Armand Gatti, de la création de V comme Vietnam * (avril 1967) à l'interdiction de La Passion du Général Franco au Théâtre National Populaire de Chaillot, en décembre 1968.

La période est, théâtralement,  particulièrement  fertile pour Gatti : 5 novembre 1967, création  de La Passion du général Franco* à Kassel; 15 mars 1968, création de Les Treize soleils de la rue Saint-Blaise * au Théâtre de l'Est parisien;  26 mars 1968, création de La Cigogne par le Théâtre Universitaire de Strasbourg;  création en juillet  de V wie Vietnam à Leipsig ; 15 septembre,  création de La Naissance* au Théâtre de La Fenice, dans le cadre de la biennale de Venise ... Il faut  aussi évoquer la publication en France,  dans la collection "théâtre" du Seuil,  de quatre de ses pièces*, la publication en Italie et en Allemagne de deux traductions de V comme Vietnam...Année pour le moins prolifique.

  68 est aussi une année charnière dans  l'écriture de Gatti. Progressivement, l'auteur, et metteur en scène, est amené à se remettre en question, expérimenter un autre processus de travail :  écrire avec des gens, des populations,  ne plus jouer dans les théâtres, ne plus travailler avec des comédiens professionnels, voire ne plus signer ses textes. 
Année de tous les  possibles, 68 va se conclure par la censure d'une de ses pièces - signe manifeste que "l'ordre" est  de retour -  avec pour conséquences la rupture avec l'institution  théâtrale française, son exil en Allemagne.
Début d'un nouveau cycle pour le maquisard  de La Berbeyrolle, qui va l'amener à actualiser et continuer à porter haut le  mot "Résistance".

Exposition visible jusqu'au 22 décembre 2018,  mercredis et vendredis en continu de 10h à 18h.

 

 

 

 

Samedi 6 octobre  2018,  16h
L' après-midi d'une auteure : lecture musicale :
Chroniques des invisibles / La Femme® n’existe pas de et par Barbara Métais-Chastanier.
accompagnée par Sarah Métais-Chastanier.

Du 4 octobre au 10 novembre  2018, Barbara Métais-Chastanier est en résidence d'écriture à la BAG pour poursuivre l'écriture de sa pièce De quoi hier sera fait. Au cours de son séjour à La Seyne-sur-Mer,  elle participera à l'opération Une auteure dans ma classe #4 :elle accompagnera seize élèves d'une classe de Cm2 de l'école Jean-Zay dans l'écriture collective d'une pièce de théâtre.

Née en 1984, Barbara Métais-Chastanier est auteure, dramaturge et maître de conférences en littérature et arts. Elle a collaboré comme auteure avec la metteure en scène Keti Irubetagoyena (Embrassez-les tous, Centrequatre, 2012, Il n’y a pas de certitude, La Commune, 2016, La Femme® n’existe pas, 2018) et plus récemment avec Marie Lamachère (Nous qui habitons vos ruines, 2017). En 2014, avec Olivier Coulon-Jablonka (mise en scène), Camille Plagnet et huit comédiens sans-papiers habitant dans un squat à Aubervilliers, elle crée 81 avenue Victor-Hugo au théâtre La Commune. La pièce est ensuite reprise dans le cadre du Festival d’Avignon, à Riga, Marseille et à Paris dans le cadre du Festival d’Automne.

 
Elle a publié  Chroniques des invisibles (Passager clandestin, 2017) qui retrace l'aventure de la création du 81, avenue Victor-Hugo et la lutte pour la régularisation qui l'a accompagnée, Il n'y a pas de certitude suivi de La Femme® n’existe pas (Publie.net, 2018)  ainsi que, avec Noëlle Renaude, Accidents. Essai épistolaire (Théâtrales/ENS édition, 2016).

Extrait de Chroniques des invisibles

"Merci. Je salue le public. Bonsoir à tous. Je suis arrivé en France en 2008 précisément. Je suis Ivoirien, j'ai transité par le Mali, l'Algérie, la Libye, l'Italie...

- Combien de temps? réplique Laure Adler.

- Ça a duré trois ans et demi. D'ailleurs, je l'explique dans la pièce. Dans le théâtre. J'explique mon parcours. Ça a pas été facile".

En l'écoutant parler, j'entends cette jeune lycéenne qui avait demandé un soir après la pièce : "Mais c'est vrai ça, la traversée du désert ?" Diomandé lui avait répondu : "Bon, vous savez, il y a le théâtre et il y a la réalité, tu vois. Là ce que je vous ai montré, c'est pour le théâtre. Mais le désert, en vrai c'est pire, oui. Alors c'est vrai, tu vois, c'est vrai, même pour le théâtre".

Samedi 29 septembre  2018,  16h-19h. 
L' après-midi d'une auteure : rencontre / lecture
Le fils  / Des ombres et des lèvres  de et par Marine Bachelot Nguyen.

Née en 1978, Marine Bachelot Nguyen, après des études de Lettres/Arts du spectacle,  enseigne en lycée option théâtre (2001-2003), travaille comme dramaturge pour le Théâtre de la folle pensée (2002-2007), poursuit des recherches universitaires sur le théâtre politique, tout en développant son travail d’écriture et de mise en scène. 
En août 2004, elle fonde avec cinq autres auteur.e.s la compagnie Lumière d’août. 

Dans son travail, elle explore l’alliance de la fiction et du document, les croisements du corps et du politique, les questions féministes et postcoloniales.
Elle est l'auteure d'une quinzaine de pièces, jouées en Bretagne, France, Suisse, Afrique, créées par elle-même ou d'autres metteur-e-s en scène : Anne Bisang, Charlie Windelschmidt, Alexandre Koutchevsky, Clauvice N'Goubili, Guillaume Béguin...
Au cours de la rencontre, on reviendra sur son théâtre édité  : Grève ( 2006),  Histoires de femmes et de lessives (2009),  La place du chien ( sitcom canin et postcolonial et canin) parues aux éditions des Deux corps,  et plus particulièrement sur deux pièces parues en 2017 et 2018 aux éditions Lansman : Le fils est le monologue d'une mère de famille catholique, femme de pharmacien, qui peu à peu rejoint le mouvement de la Manif pour tous;  Des ombres et des lèvres, créée en 2016 à Rennes au Théâtre National de Bretagne, nous emmène au Vietnam à la découverte du mouvement LGBT.
Marine Bachelot Nguyen repartira en résidence à l'Institut Français de Hô Chi Minh Ville en décembre 2018, pour travailler au projet Circulations Capitales.  Parallèlement, elle travaille à l'écriture d'une nouvelle pièce et mise en scène, Akila-Le tissu d'Antigone.

Incipit : Le fils
Vous savez, ce que c'est d'être mère ?
Moi j'ai eu deux enfants, Anthony, puis Cyril. La chair de ma chair. 

On parle toujours du bonheur d'être mère. On parle rarement des déchirures, des cicatrices que gravent les enfants dans la chair.
Être mère, vous l'avez vécu?



 

 

 

 

 

 

Samedi 22 septembre 2018, 16h-19h 
68, la passion d'Armand Gatti 1 : Le  mouvement étudiant et le théâtre


avec Jean-Jacques Hocquard


Né en 1941 à Paris, Jean-Jacques Hocquard est nommé en 1961 en charge de la culture au bureau de l'UNEF (Union nationale des étudiants de France). Avec Jean-Pierre Miquel, il réactive la vieille Fédération  nationale de théâtre universitaire ( FNTU), créée en 1948 et contribue en 1963 avec Jack Lang  au premier Festival international de théâtre universitaire de Nancy. En 1964, il devient permanent de la FNTU et lance la revue Calliope  à laquelle participent entre autres Émile Copfermann, Alain Crombecque, Serge July, Lucien Attoun, Patrice Chéreau, Jacques Nichet... 
En 1967, il  noue particulièrement des liens avec Armand-Dante Gatti,  lors de la création de de La Nuit des rois de Shakespeare par les comédiens de Toulouse face aux aux événements du du Sud-Est asiatique (V comme Vietnam) : c'est lui qui organise la tournée de la pièce,  écrite et mise en scène par Gatti, commande d'écriture du Collectif intersyndical d'action pour la paix au Vietnam dont l'UNEF était membre. 


Depuis cette date, pendant cinquante ans, jusqu'au décès de Gatti en 2017, il l' accompagnera, dirigeant avec lui La Parole errante, installée à Montreuil.  
Jean-Jacques Hocquard est l'auteur notamment, avec Pauline Tanon, de '"Armand  Gatti dans le maquis des mots"  (Actes Sud, 2014), prix du syndicat de la critique, meilleur livre de théâtre 2014.



Extrait
 : Le mouvement étudiant et le théâtre 
(...) nous lançons un vaste questionnaire dans toute la France sur les activités culturelles des étudiants (...) il  fait apparaitre au moins un théâtre universitaire par académie. Sont implantés à Paris, outre le Groupe antique, le Théâtre espagnol créé en 1957 à l'Institut d'études hispaniques, le Groupe théâtral des étudiants en dentaire créé en 1959 par Raymond Gerbal, un animateur de Travail et Culture, la troupe qu'Ariane Mnouchkine a fondée en 1959, l'association théâtrales des étudiants de Paris (dont le président d'honneur est Roger Planchon); celle de Patrice Chéreau qui avec Jean-Pierre Vincent a "repris" la Troupe du lycée Louis -Le-Grand; le Groupe de théâtre italien (...) En province, le Théâtre universitaire est  implanté à Strasbourg, Lille, Lyon, Bordeaux ( depuis 1951), Montpellier depuis 1955, Clermont-Ferrand depuis 1959,  Rennes, Poitiers, Besançon, Grenoble, Pau, Toulouse, Amiens. Le TUM à Marseille est créé  en 1962, le TU d'Aix-en-Provence en 1965. Face à ce foisonnement que faire ? in La décentralisation théâtrale. 1968, le tournant
(Actes Sud, 1994)

 

 

 

Samedi 8 septembre  2018,  16h- 19h. 
L' après-midi d'une auteure : rencontre /lecture
Cross, chant des collèges   / Atomic man, chant d'amour  de et par Julie Rossello-Rochet. 


Née en 1987 à Lyon, Julie Rossello-Rochet, après avoir pratiqué théâtre et chant dans l’enfance et intégré une classe à PAC littéraire option art dramatique, suit des études de droit, puis de lettres et d’espagnol, en partie à Madrid et Montréal où elle commence à écrire des récits de voyage et des pièces de théâtre. En 2012, elle est diplômée de l’Ensatt, département « écriture dramatique » (http://www.ensatt.fr/), puis entame à partir de 2013 des recherches en doctorat à l’ENS-Lyon, à l’université de Montréal puis à l’université Lumière de Lyon. Son travail porte sur les œuvres d’autrices dramatiques françaises du XIXème?siècle, alors juridiquement mineures, engagées dans la vie publique, en particulier par le biais du théâtre.

Depuis 2009, dix de ses pièces ont été mises en scène, trois ont été traduites (Zone en chinois, Eleonora. Dreams about Billie Holiday’s lies and lives, en anglais et Atomic man, chant d’amour  en espagnol), cinq ont été éditées.

Au cours de la rencontre, Julie Rossello-Rochet lira des extraits de ses pièces publiées : Duo, lorsqu’un oiseau se pose sur une toile blanche, (L'Entretemps, 2014) renouvelle le thème de la conversation avec les morts, sous la forme de deux entretiens post-mortem avec Pina Bausch et Merce Cunningham ; Cross, chant des collèges (Théâtrales, 2016 ) aborde avec douceur, à travers le cas de Blake, douze ans, le thème du harcèlement et donne des clefs pour en sortir; Atomic Man, chant d'amour (Théâtrales, 2018) mêle histoire personnelle et collective à travers le parcours d'un garçon, de sa naissance en 1999 lors de l’éclipse totale de Soleil à l'anniversaire de ses dix-huit ans; Part-Dieu, chant de gare retrace le trajet chaotique et le calvaire administratif entre Lyon et Paris d’un jeune Congolais exilé politique.

La prochaine pièce de Julie Rossello-Rochet, Sarrazine, ou le risque de la liberté, à partir de la vie et l’œuvre d’Albertine Sarrazin, sera créée du 7 mars au 10 avril 2019 à La Comédie de Valence, centre dramatique national Drôme-Ardèche.

 

Extrait de Cross, chant des collèges
Elle chancelle dans la rue et elle danse, Léon chante, Lyca marche et titube. Elle avance et elle saute en même temps, elle a des ventouses partout qui se collent aux seins de Lyca, aux bras de Léon, elle a des lèvres qui font éclore des baisers, elle coïncide avec elle, elle coïncide avec eux ; ils sont là.
Éphémères dans la ville, poreux et opaques, superficiels pour tout dire. Sous les réverbères, leurs frêles silhouettes ne forment plus qu’une luciole à point nommé. Minuscules ils dégagent une énergie folle, ils s’offrent gravement dans la certitude d’être mortels.
À chaque pas, ils s’arrêtent, ils se serrent fort, très fort, alors l’électricité reprend, elle se propage et les fenêtres s’allument, c’est si puissant que les immeubles étincellent jusqu’au bout de la rue puis la ville aussi et tous les pays et tous les continents ; ils portent la nuit dans l’œil et ils allument le globe.

 

 

Du 1er au 13 juillet 2018

Résidence  d'écriture  théâtre  
Sarrazine  de Jule Rossello-Rochet 
http://www.orpheon-theatre.org/bibliotheque/litteraire/accueil_auteur.htm



Alors que le taux de criminalité ne cesse de baisser, la France traverse « la période la plus répressive de son histoire récente en temps de paix » avec 66 000 détenus comptabilisés en 2015 ; trois fois plus qu’il y a soixante ans. Conduite par le désir de comprendre pourquoi, j’ai décidé de mener une enquête historique et sensible, accompagnée par une consœur admirée qui passa neuf ans en détention, où elle conçut l’essentiel de son œuvre : Albertine Sarrazin.

Albertine Sarrazin (1937-1967), née à Alger de père et mère inconnus, adoptée par un colonel de l’armée française à deux ans, élève brillante à Aix-en-Provence à dix ans, en maison de redressement à Marseille à quinze ans, prostituée à Paris à seize ans, condamnée pour hold-up armé à dix-huit ans, évadée de prison à vingt ans, en cavale à vingt-et-un ans, mariée à son grand amour à vingt-deux ans, pigiste au Méridional à Alès à vingt-sept ans, autrice de centaines de lettres, de dizaine de poèmes et de trois romans à succès – La Cavale, L’Astragale, La Traversière – à vingt-huit ans, morte à trente ans d’une opération mal préparée. 

Cette étoile filante de la littérature française renseigne quant au « pouvoir de la Norme » en vigueur en France dans les années 1950 et m’interroge quant à celui mis en œuvre, aujourd’hui, en 2018. Qu’est-ce qu’être « hors norme », que signifie « être en mis marge » ? Lorsqu’on est une femme ? Un homme ? Lorsqu’on est pauvre de naissance, ou inversement bourgeois ? Étranger ?

Au Moyen-âge, « sarrazin » désigne la population musulmane d'Afrique, d'Espagne et d'Orient. Née dans un pays colonisé par la France, l’Algérie, d’une mère espagnole et d’un père inconnu, Albertine Sarrazin est une sarrazine. Dans Surveiller et punir, Michel Foucault tend à démontrer comment chaque condamné pose une question à la société et comment chaque supplice judiciaire constitue un rituel politique ; une cérémonie par laquelle le pouvoir se manifeste. Par l’écriture de ce texte, il m’intéresse de savoir, ce que raconte la condamnation d’Anne-Marie A. (qui deviendra Albertine Sarrazin) de cette France en guerre d’Algérie dirigée depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, en pointillé, par le militaire général Charles de Gaulle. Comme il m’intéresse de savoir ce que raconte les condamnations d’Haddi X, Mohamed X, Damien X, Vincent X, Belkacem X, Mohammed X, rencontrés le mois dernier à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône, de « notre France de 2018 ». Il s’agit donc, pour le moment, d’une recherche qui a pour point de départ des condamnations ; ces cérémonies si spéciales qui mettent en jeu la « dissymétrie des forces ». 

Cette femme arabo-hispanique, venue d’une colonie française, écrivaine, condamnée pour sept ans aux assises alors même qu’elle n’était pas armée lors du dit « hold-up », mais considérée comme le « cerveau de la bande », à qui l’on reprocha « son ardeur à vivre » et pour tout dire, son absolue soif de liberté pourrait bien être, le temps d’une réflexion manuscrite, en forme de cavale, le symbole du symptôme qui révèle la norme, ce pouvoir qui tend à nous préserver de ce que l’on est ; des êtres complexes, des intelligences obscures, des forces traversées d’ombres et parfois de lumière.  Julie Rossello-Rochet.

La pièce sera créée du 7 mars au 10 avril 2019 à La Comédie de Valence, centre dramatique national Drôme-Ardèche.  

 

 

20 juin  - 28 septembre 2018
Exposition  
                                               
Catalogue déraisonné  de Anne Wendling           
Volume, gravure, dessin, huile et tempéra, photo, objets presque utiles, jeux de construction.       Ouvert mercredi & vendredi 10h-18h et sur rendez-vous au 06 82 94 82 99.

Anne Wendling  investit les espaces - intérieur et extérieur- du 5, Martel Esprit  :  installation en façade de peintures sur lits de camp; sculptures, jeux de construction, gravures, dessins,  livres d’artiste,   monotypes, peintures sur bois, papier, acier,  dans la bibliothèque, l’escalier, les deux salles du 1er étage.
Après les années aixoises au sein du mythique groupe de théâtre musical Les Mirabelles, les  défilés ludiques des  années Paris-New York-Avignon où elle s’affirme comme performer et styliste, l’apprentissage professionnel du travail du métal, Anne Wendling poursuit sans se répéter son voyage d’artiste, multipliant les possibles et les surprises.  Curieuse, généreuse, lucide, elle se remet régulièrement en question, et en route (série des cartes de géographie).  Ouvrant de nouveaux champs à son énergie créative par l'exploration de différentes techniques, elle se renouvelle périodiquement au risque du feu en abordant des supports inattendus. Si ses oeuvres récentes sur papier traduisent des retrouvailles joyeuses, une danse apaisée avec la lumière, les arbres, les couleurs des paysages méditerranéens ( Pins Pipole), sa quête  d'infini la pousse vers des horizons inconnus, des cieux lointains d'avant le temps  (série Les Galaxies) voire au fond des mers où à travers reflets et miroitements flottent les ombres d'étranges nageurs. L’exposition  non-exhaustive présente des traces de son travail réalisé depuis plus de dix ans, successivement dans le Gard, Marseille, la Haute Provence, Bruxelles, enfin  à la Seyne-sur-Mer, où il y a quatre ans  elle a trouvé un nouveau port d’attache.


https://anne-wendling.fr/

 

1er juin 2018 
Parution du recueil : Théâtre de la Jeunesse #3 
coédition Orphéon -Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti & Les Cahiers de l'Égaré

Le secret de Grésigrove, Le jour où j'ai bouché les toilettes, Un monde nouveau, Sauver X,  quatre pièces de théâtre, qui ont  la particularité d'avoir été écrites durant l’année scolaire 2017-2018 par des élèves de trois classes de CM2 et d’une classe de 6ème de quatre établissements scolaires de La Seyne-sur-Mer, dans le cadre de l'opération Un(e) auteur(e) dans ma classe
Dans son travail d’écriture, chacune des quatre classes a été accompagnée. Pendant douze heures, elle a bénéficié de la présence dans la classe d’un-e auteur-e de théâtre expérimenté-e écrivant – pas toujours mais parfois– pour la jeunesse : Julie Aminthe, Fabien Arca, Catherine Benhamou, Catherine Verlaguet.                                                                                                                   Chaque pièce est le résultat d’une écriture collective, d’une mise en commun, de choix débattus et négociés par les élèves et l'auteur(e). Ce travail d’écriture et la rencontre avec le / la dramaturge avaient été précédés par une phase de lecture : lecture de quatorze pièces, lauréates du Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public (sélection CM2-6ème). Il se conclura le 11 juin 2018 par un passage des élèves au plateau : temps de restitution, de partage au cours duquel chaque classe présentera devant les autres classes une mise en espace du texte qu’elle avait écrit. Écrites par des enfants, jouées par des enfants devant un public d’enfants, les quatre pièces de ce recueil peuvent être qualifiées de “théâtre de la jeunesse”. Ce théâtre d’amateurs, où les protagonistes sont des enfants, est dans la tradition du théâtre scolaire, théâtre d’éducation qui commence en France au XVIème siècle  avec l’apparition des premiers collèges.

 

 

Jeudi 31 mai 2018, 19h30
au Palais Neptune (Toulon) , en partenariat avec le PJP.                                                          Vendredi  1 juin 2018, 17h30, au Forum intercommunal (Fréjus), en partenariat avec le Forum.

Rencontre /lecture
Les sept fois où j'ai rencontré ma mère de et par Nicolas F.Vargas

Avec sa pièce  Hashtag Romjul (L'Harmattan, 2016), Nicolas F. Vargas est, dans la catégorie 3ème/Seconde, le lauréat du XVème Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public. À  une très large majorité,  les votes des élèves se sont portés sur son texte dont l'action se situe aujourd'hui dans un collège où, dans le cadre d'une représentation de fin d'année,  des élèves de troisième jouent l'adaptation contemporaine en une heure d'une célèbre pièce de Shakespeare. Elle, fille bonne famille et excellente élève, tombe en amour d'un mauvais garçon." On ne tombe jamais amoureuse du premier de la classe.Les petits rascals ont ce charme bien à eux. And you Juliette you like bad boys."    La rencontre avec Nicola F. Vargas se fera sous la forme d'un entretien sur son parcours depuis sa première pièce publiée en 1999, Caféine (Gare au théâtre);on  reviendra plus particulièrement sur deux de ses pièces  Decadence Composite & White Spirit ( L'Harmattan, 2016) ayant pour cadre un lycée.  Au cours de la soirée, l'auteur lira un texte en cours d'écriture "Les sept fois où j'ai rencontré ma mère".

Du même auteur, chez L'Harmattan De chair et de boue (2014), Kamasutra Parkinson Blues 
(2007), Tequila Shot (2006); chez ETGSO  n°5, Desiderata meridian (2008). 



Extrait 
 de Hastag Romjul
ROMÉO : Bâtard
LE PROF : Qu'est-ce tu as dit ?
ROMÉO : c'est bon, j'ai rien dit.
LE PROF : Ah ! Non, c'est pas comme ça que ça va se passer cette fois. C'est un peu trop facile de provoquer et de s'en tenir là...Tu vois j'avais préparé un cours pour aujourd'hui mais je crois qu'on a mieux à faire.
Ça te convient pas visiblement ? Tu sais quoi, je te donne la parole. Tribune libre ce matin. T'as tout le temps que tu veux. Allez ! Dis-nous un peu le fond de ta pensée.(...) Ben alors, qu'est-ce qui se passe ? La grande gueule du collège n'a rien à nous dire ce matin ?
ROMÉO : Je vais vous éclater la face, c'est ça qui va se passer (...) Ça m'intéresse pas tes cours, pas comme ça, pas à 9 heures du mat.

 

 

 

 

Du 22 mai  au 1er  juin  2018   
Exposition multimédia Instantanés de la Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti  par Élisabeth Cirefice , Denis Grandclément et Christophe Poudenx      
Mardi et jeudi  14h-18h & mercredi et vendredi 10h-18h

 Dans le cadre d'un projet du Conservatoire Toulon Provence Méditerranée sur la thématique "les personnages de de notre territoire", Élisabeth Cirefice, Denis Grandclément et Christophe Poudenx  ont réalisé un parcours multimédia autour du directeur d'Orphéon-Bibliothèque de théâtre Armand Gatti.  Artiste du spectacle vivant, grand connaisseur de l'histoire, de l'actualité des écritures dramatiques et de la création dramatique locale, membre de la Commission théâtre du Centre National du Livre depuis 2017,  Georges Perpes, né en 1953 à Toulon,  est un "personnage" du territoire. En 2000, il fonde à Cuers, avec Françoise Trompette, cette bibliothèque spécialisée en théâtre, aujourd'hui sise à La Seyne-sur-Mer. La structure, lieu de résidence d'écriture et de diffusion dispose d'un fonds de plus de douze mille ouvrages de théâtre. Autour d'elle gravitent des "lecteurs-acteurs" nécessaires "au voyage des livres" et à la diffusion de la pensée culturelle militante.                                                                            
Dans la première salle, l'installation porte leurs paroles, leur attachement au lieu, aux livres, aux langues du théâtre et à sa transmission.Les témoignages d'acteurs, auteurs, enseignants dessinent l'arborescence de l'activité dans et hors les murs. Dans l'intimité de la seconde salle, un menu déroulant propose des entrées vers les moments clefs de l'association Orphéon fondée en 1979 , dans la mémoire active et le savoir de Georges Perpes. L'installation rappelle le lien de la BAG avec Armand Gatti  dont le coeur a cessé de battre il y a juste un an 
et avec le groupe de La Rose blanche qui écrivait : "Notre utopie c'est la bibliothèque, et c'est pour elle que nous nous battons " Présentée pour la première fois les 16 et 17 avril 2018  au Stardust (Toulon), cette installation multimédia sera visible deux semaines le mardi et le jeudi de 14h à 18h, le mercredi et le vendredi de 10h à 18h.        

 

 

Mardi 15 mai 2018, 19h30, auPôle Jeune Public (Le Revest)

Lecture  
Au pied du grillage... de et par Philippe Gauthier, en partenariat avec le P J P.
Avec sa pièce Quelques minutes de silence ( l'école des loisirs, 2016), Philippe Gauthier est, dans la catégorie CM2/ 6ème, le lauréat du XVème Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public. À  une très large majorité,  les votes des élèves se sont portés sur son texte dont l'action se situe dans une école primaire française. Suite à des attentats,  l’entrée de l'école est maintenant protégée par des sacs de sable; elle est survolée régulièrement par un hélicoptère; habillés de gilets pare-balles, Gus et ses copains de CM2 rampent dans la cour ou doivent observer au garde–à-vous des minutes de silence rythmées par des sifflets. « C’était bien l’école avant. On pouvait rire, jouer, bouger. Pas toujours, c’est sûr, mais chaque jour un petit peu. C’est important ça, de rire et de jouer. C’est un peu comme le jus de viande avec les brocolis vapeur. Maintenant y a plus de jus de viande. Juste des brocolis vapeur. Et encore, sans sel. ».  
Au cours de la soirée, l'auteur lira un texte en cours d'écriture "Au pied du grillage...". Cette lecture sera précédée d'un entretien autour de son parcours, et plus particulièrement deux de ses pièces publiées par  l'école des loisirs et  précédemment  élues par les élèves du Var :  Chant de mines en 2010 et  Balle(s)perdue(s)? en 2013.



Incipit 
 de Au pied du grillage...



Un grillage. Haut. Très haut. En son sommet des barbelés. Rouillés. Au pied du grillage, Emma.
Treize ans. Peut-être quatorze. Une bouteille en plastique dans les mains qu'elle vide délicatement
sur le sol. De l'autre côté du grillage, caché derrière un buisson rachitique, Marty. Le même âge. 
Ou presque. Il regarde la jeune fille. Discrètement. Autour d'eux, la campagne, vivante...
MARTY : Je l'observe. Depuis plusieurs jours. Je viens ici, juste derrière ce buisson et la regarde 
vider sa bouteille sur je ne sais quoi. Tous les jours, à la même heure, le même rituel. J'aimerais
bien savoir ce qu'elle fait. Comprendre pourquoi elle vide cette flotte, là. Toujours au même endroit. Certainement elle arrose. Mais quoi ? Rien qui pousse ici. Pas le moindre petit brin d'herbe. Et quand y en a un qui tente sa chance, aussitôt ils viennent pulvériser leur poison. Voudraient pas que des plantent viennent abîmer leur beau grillage.
Temps.
J'pourrais aller lui demander. M'approcher et lui poser simplement la question. Mais bien trop peur 
de l'effrayer. Et qu'elle s'en aille pour ne plus revenir. J'veux surtout pas. Non. Je veux qu'elle
revienne là tous les jours. Encore et encore. Et que je la regarde. Encore et encore.

 

 

 

 

Du 29 avril au 12 mai 2018  
Résidence d'écriture cirque 
Trapèze-existence-Ciel  
de Sandy Sun.

C'est lors de conférences dans des universités aux USA en 2011, puis en Allemagne, en Italie, en Hollande, en France, où Sandy Sun présentait  sa carrière et ses créations au trapèze, que l'émotion et l'enthousiasme des auditeurs l'ont décidée à écrire une « autobiographie trapézoïde » qui deviendra peut être un spectacle. «   Ce qu'ils appelaient un numéro, était pour moi une histoire, politique, érotique, intime (...) Voilà c'est tout cela qui fait vibrer la vie d'une trapéziste soliste virtuose. C'est pour cela que je me suis suspendue par un seul talon à dix mètres au dessus de vos têtes. C'est pour cela que je suis tombée, que je me suis relevée. » 
http://sandysun.eu
/


 

 

 

Vendredi 20 avril 2018, 19h
Lecture de sortie de résidence d’écriture Théâtre.

De Gaulle 68.La révérence de Philippe Chuyen et José Lenzini.
avec Philippe Chuyen et  la compagnie Arscénicum théâtre.

Après l'incontestable succès  de sa précédente création pour boulodrome, "Les Pieds tanqués", Philippe Chuyen est revenu en résidence à  La Seyne, ville natale d’Henri Tisot ("premier comique de la République"), pour sa nouvelle pièce, co-écrite avec José Lenzini : "De Gaulle 68.La révérence". 
Les 29, 30, 31 mai 1968 restent encore méconnus. Moment de trouble profond et d'incertitudes - les risques de guerre civile sont réellement possibles - c'est  un moment charnière où gouvernement et chef de l'État, harassés par plusieurs semaines de crise intense et de nuits blanches sont sur le point  de craquer. En compagnie de tante Yvonne,  de son aide de camp François Flohic - l'Amiral a témoigné spécialement pour cette création- de Gaulle fuit secrètement en hélicoptère vers Baden-Baden…
La pièce sera créée à l’Espace Comédia (Toulon) les 29 et 30 mai 2018.


 

EXTRAIT  de De Gaulle 68.La révérence 
Flohic : Allo, Mon Général nous sommes là !
Massu : Qui nous ?
Flohic : Et bien… le Général et Mme de Gaulle.
Massu : Le Général et Madame De Gaulle ?
Flohic : Mon Général faites baliser votre pelouse et donnez-moi un vecteur pour que je puisse rejoindre votre villa…
Massu : Mon p’tit vieux, je suis à poil sur mon lit en train de faire ma sieste… Laisse-moi cinq minutes !
Flohic : J’arrive aussitôt !
Le général Massu raccroche le téléphone puis traverse la scène  en caleçon. Il s’adresse à son épouse Suzanne (qu’on ne voit ni n’entend).
Massu : Suzanne dit à Carpy et Stockel de faire baliser la piste, le général et Mme de Gaulle vont atterrir d’une minute à l’autre !Et dit à Dupin d’appeler Mathon mon chef d’état-major, qu’il lui dise de rappliquer immédiatement… Oui le Général et Mme de Gaulle tu as bien entendu… Putain… la chemise elle n’est pas repassée… Quoi ? … Pourquoi quoi ? Comment veux-tu que je sache, il est là c’est tout ! Merde le képi d’apparat, je l’avais rangé ici… Quoi ? La chambre du Cardinal ? ...Oui on les installera dans la chambre du Cardinal… S’ils font chambre à part ? Qu’est-ce que j’en sais s’ils font chambre à part…

 

Du 14 au 28 avril 2018 

Résidence d'écriture arts de la rue  
Le fabuleux voyage d’Éric Manhes.

Autour de la réouverture prévue en 2019 à Marseille de la Villa Méditerranée avec un fac-similé de la grotte Cosquer, se construit patiemment, avec toute la lenteur nécessaire,  l'un des projets les plus poétiques nés depuis trente ans dans l'imagination d'un artiste oeuvrant pour l'espace public. Eric Manhes et son équipe  se proposent de faire voyager, par le canal du Midi puis la Méditerranée, l'artefact d'un mammouth de la grotte préhistorique de Pech Merle (Lot) à la rencontre du pingouin de la grotte Cosquer (Morgiou). Puis retour, avec le pingouin.  
Ce "fabuleux voyage",  re-liant Occitanie et Région Paca,  est à la fois un voyage dans le temps, un conte moderne, un rêve les yeux ouverts, et aussi un moteur de  recherche  : il  est  la possibilité d’un accès au "Gai savoir" et au partage de connaissances dans la rencontre de personnalités de premier plan dont le dénominateur commun est le souci des autres et par voie de conséquence la transmission. 


Vendredi 13 avril 2018, 19h. 
Lecture  de sortie de résidence d’écriture : 

Romance de et par Catherine Benhamou.


Jasmine est une jeune fille de 16 ans qui vit dans une cité de la périphérie d'une petite ville du sud de la France. En grandes difficultés scolaires, Jasmine rêve de faire bouger les choses, de partir du lycée, de la cité, de sortir de l'anonymat, de l'invisibilité à laquelle elle se sent réduite.Bien qu'elle fasse l'admiration de ses camarades pour sa personnalité autant que pour sa beauté, elle se renferme dans son mal-être.C'est sur internet qu'elle va trouver la réponse à son désir autant qu'un écho à sa colère, en la personne d'un jeune homme qui habite une petite ville du nord de la France, fiché S... 

Ce n'est pas Jasmine qui parle mais sa meilleure amie Imène. Elle s'adresse à la mère de Jasmine et fait le portrait de cette amie avec qui elle se projetait dans un avenir heureux et dont elle n'a pas vu la dérive suicidaire.Le monologue d'Imène est traversé par des voix, celle de Jasmine, celles des autres élèves et celle du professeur qui fait remplir aux élèves un questionnaire sur le suicide chez les adolescents.
 
EXTRAIT de Romance

 (…) et même si vous avez du mal à le croire, moi je peux vous le dire parce que je le sais, c'est elle qui l'a eue cette idée, personne ne lui a mis ça dans la tête, que vous ayez envie de le penser ça se comprend, mais il faut que vous sachiez que personne ne lui a soufflé ce Grand Projet comme elle disait quand elle en parlait parce qu'à moi elle parlait à cœur ouvert et j'aimerais bien moi aussi vous parler à cœur ouvert, si  c'était moi au lieu d'elle j'aurais bien voulu que quelqu'un vienne parler comme ça à ma mère dire ces paroles de consolation qu'on a envie de dire aux mères, effondrée comme vous l'êtes maintenant, à ne rien pouvoir faire d'autre que vous demander comment tout ça a bien pu germer dans son cerveau, qui est-ce qui a bien pu mettre ce projet stupide dans sa belle tête, comment ça a pu partir en vrille là dans sa tête, comment ça a pu arriver qu'elle, Jasmine, n'ait rien trouvé d'autre que ce projet-là qui la fasse rêver ? 


 

Vendredi 6 avril 2018, 19h.  

Lecture :
Jours tranquilles à Jérusalem 
Chroniques d'une création théâtrale "Des Roses et du jasmin" de et par Mohamed Kacimi(Riveneuve, 2017).

2015, à Jérusalem. Alors que la situation est plus tendue que jamais dans cette ville divisée entre Israéliens et Palestiniens sous le regard impuissant des Nations unies, un étrange projet naît dans la tête de héros contemporains. Il s’agit de monter une pièce de théâtre avec des acteurs de Jérusalem, de Cisjordanie et de Galilée, qui retrace la longue souffrance de ceux qui ont perdu leur terre dans la nakba (la catastrophe), mais aussi celle de ceux qui ont perdu leur famille dans la Shoah. Un sujet explosif. L’auteur et co-directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry, Adel Hakim, demande au dramaturge Mohamed Kacimi de l’accompagner dans l’aventure de la création de sa pièce : «?Des Roses et du jasmin?», au Théâtre National Palestinien (T.N.P.) de Jérusalem. Mohamed Kacimi tient ici la chronique de cette mise en scène impossible, de février à juin 2015. 

Né en 1955 à El Hammel,  Mohamed Kacimi a notamment publié : Moi,  la mort, je l'aime, comme vous aimez la vie ( L'Avant-scène, 2017) - La Confession d'Abraham (Gallimard/Folio, 2012) - Terre sainte  ( L'Avant-scène/Quatre Vents, 2006) - Babel Taxi ( Lansman, 2005) -1962 ( Actes Sud-Papiers, 1998) - Rien ne vaut le réel contre l'inquiétude ( Les Cahiers de l'Égaré, 1999).



Extrait :  
Jours tranquilles à Jérusalem.

Mercredi 11 février 2015
Il fait un froid de canard à Jérusalem. Nous travaillons depuis une semaine dans une petite salle, encombrée de gradins bleus couverts de poussière et de manuscrits. La lumière est faible, le chauffage en panne, et le sol jonché de mégots et de gobelets écrasés. Autour de la table, huit comédiens fument à tombeau ouvert.Ils lisent la dernière pièce d'Adel Hakim "Des Roses et du jasmin". Le texte d'Adel est une fresque épique, portée par le souffle d'une tragédie grecque. Il balaie soixante ans de l'histoire tumultueuse de la création de l'État d'Israël et des drames du peuple palestinien : en 1944, Myriam, une jeune femme juive qui a fui l'Allemagne pour rejoindre Jérusalem, rencontre John, un officier britannique. Ils ont une fille, Léa. Mais John est tué lors de l'attentat contre le King David, commis par l'organisation de l'Irgoun, à laquelle appartient Aaron, le frère de Myriam.Vingt ans plus tard, malgré l'opposition de ce dernier, Léa épouse Moshen, un jeune homme palestinien. En 1988, Yasmine et Rose, les filles de Léa et Moshen, se retrouvent dans deux camps opposés, l'une soutient l'Intifada, et l'autre est engagée dans l'armée israélienne.
" Des Roses et du jasmin" sera présenté par le T.N.P. dans la mise  en scène d' Adel Hakim (Le Caire, 1953- Zurich,  2017)   au Théâtre Liberté  les 13 et 14 avril 2018, 20h30.

 

 

 

Vendredi 23 mars 2018, 19h

Lecture
Moi Tina Modotti de et par Michel Costagutto, avec Francine Di Mercurio.
Monologue qui redonne vie à Tina Modotti (1896-1942) modèle, actrice, photographe et militante révolutionnaire.
 Michel Costagutto vit et écrit dans le Var. Son théâtre est publié chez Les Amateurs maladroits : Gênes drapeaux noirs (2016)- Flamme dans mon coeur - Une enfant radieuse (2012) - Même du plus loin (2009) - Gena & John (2008) - Le léopard meurt avec ses taches (2006) - Don Juane (2000).
Francine Di Mercurio,  comédienne et auteure, a notamment écrit en 2016 une thèse de doctorat sur "Les images scéniques de Roméo Castellucci" et publié en 2013, chez Villa-Cisneros, trois pièces de théâtre : Animal perplexe – 45 minutes – La mémoire et l?écume. 

incipit   Moi Tina Modotti
Je m’appelle Tina, Tina Modotti. Je suis morte dans un taxi par une fin d’après-midi chaude à Mexico, dans la première moitié du siècle vingt...pour vous dire que ça fait un bail...j’ai été empoisonnée par l’homme qui était le soleil de ma vie; depuis des jours je me sentais très faible, j’avais de violentes douleurs au ventre, des vertiges et des éblouissements, des absences terribles...je me sentais fuir comme une bouteille percée et je ne savais pas que c’était mon âme qui se barrait...parlez-vous toujours de l’âme gens de 2017? oui c’est mon amour qui m’a tué; c’était un agent secret de Staline; je suis morte sur ordre de Staline parce que j’étais une déviante, une amie de Trotsky assassiné à coups de pic à glace, un instrument au service de la blancheur blanche la glace comme un russe blanc, le comble pour le fondateur de l’Armée Rouge...Vittorio Vidali il s’appelait le salaud qui m’a tuée, Vittorio Vidali...dire que j’avais quitté Barcelone où je me sentais si bien parmi les anarchistes catalans et les comités ouvriers...pour suivre ce salaud en Russie soviétique...




Vendredi 16 mars 2018, 19h

Lecture :
ANA ou la jeune fille intelligente de Catherine Benhamou 

C'est l'histoire  d'un mariage arrangé,  d'Ana,  jeune fille de 15 ans mariée par sa famille à un Tonton.
C'est l'histoire d'Ana  qui  vit maintenant à Paris et n'a jamais vu la Tour Eiffel.
C'est l'histoire d'une femme analphabète qui, à plus de quarante ans, découvre les mots.
Un monologue  divisé en vingt-trois courtes scènes : vingt-trois petits cailloux sur le chemin d'une possible émancipation.
De la même auteure : Hors jeu  ( Éditions des femmes, 2017).
 En résidence d'écriture théâtre jeune public  à la BAG pour sa pièce Romance, Catherine Benhamou  accompagnera une classe de CM2 
de l'école Jules-Verne dans le cadre de l'opération Un(e) auteur(e) dans ma classe #3

 

Extrait de Ana ( Éditions des femmes, 2016)
C'est la première nuit avec mon mari, je suis tombée du lit, 
et j'ai passé la nuit par terre.
Ça me faisait tellement bizarre d'être allongée là,
à côté de quelqu'un que je ne connaissais pas, 
un étranger,
 alors je me mettais au bord, au bord du lit, 
et j'ai fini par tomber.
J'ai eu seulement peur que le bruit le réveille, 
mais non.
Lui, le matin, il m'a trouvée là, 
et il s'est dit que je devais avoir l'habitude,
chez moi, de dormir par terre.
Alors il n'a rien dit.

 

 

 

Samedi 3 février  2018, 19h

Lecture
Yalla !
de et par Sonia Ristic (Lansman, 2017).


De part et d'autre de la frontière libano-israélienne, un adolescent palestinien et une soldate du Tsahal se font face.L'adolescent a une pierre à la main, la soldate le tient en joue. À quoi pensent-ils durant ce temps suspendu ? Que se diraient-ils s'ils pouvaient se parler ? Deux monologues intérieurs s'entrecroisent durant ce face à face d'une grande intensité.Inspiré des évènements du 15 mai 2011 qui ont marqué une étape supplémentaire dans l'absurde violence du conflit israélo-palestinien, cette rencontre imaginaire  est racontée avec beaucoup de douceur, de poésie. Sans se vouloir leçon d'histoire,  le texte éclaire la nature du conflit à travers le regard de deux camps opposés qui se donnent de bonnes raisons de revendiquer une seule et même terre.
Né en 1972 à Belgrade, de père serbe et de mère croate, Sonia Ristic a précédemment publié chez Lansman  Le goût salé de pêches ( 2016), Holiday Inn (2016),  L'enfance dans un seau percé (2011), Le phare (2009).



Incipit   
Yalla !
En cet instant, tout disparaît et le temps se suspend.
Il n'y a plus: nous ici et vous en face.
Il n'y a plus: : nos cris et votre silence.
Il n'y a plus:  nos drapeaux et vos chars.
Il n'y a plus  ces quelques mètres qui nous séparent - no man's land, terre à personne- juste quelques pas entre vous et nous et nous, entre nous et notre terre. Il n'y a plus de barbelés, plus de soleil, plus de murmure de l'eau, notre eau que vous avez prise, qui irrige la terre, notre terre dont vous nous avez chassés.
En cet instant, il n'y a plus rien et le temps s'est coincé.

 

 

 

 

 

 

Du 22 au 26 janvier 2018.  
Résidence Arts de la rue
"Hors-sol"   / Les Évolutionnaires


" Hors-sol"  est une performance pour une danseuse (Sophie Dubs) et  un improvisateur sonore (Olivier Masson) à partir d'un texte d'Hélène Grimaud. Récit désordonné de prescriptions rituelles paniques, ce texte, composé de dix strophes ou séquences dicte un ensemble de tâches qui règlent la célébration d'un culte énigmatique en usage dans une communauté non identifiée.Il se comporte comme une feuille de route.  Certains verbes sont à l'infinitif. Ils agissent à la fois comme injonctions ou prescriptions et comme révélateurs d'un espace épargné, hors-temps, hors-sol. La résidence a pour but de tester les conditions favorables à l'émergence d'un rituel "pour une sur-vie" qui se déroule, se performe et s'improvise à travers le corps de la danseuse et ce au rythme de la lecture du texte et de la captation des micro-événements et vibrations qui parcourent les lieux.
Sortie de résidence samedi 27 janvier, 11h30.


Incipit
 Hors-sol


en avril le corps abrite la tête je manger les yeux des fleurs 
je manger leur coeur je manger les pissenlits feuilles fleurs et boutons 
les cressons pimprenelles pâquerettes violettes et les trèfles 
je cueillir les poireaux sauvages et les asperges je manger les racines jusqu'aux nuages et la pluie

 

le ciel bleuir je dévorer les yeux des asperges sauvages les poireaux leurs bulbilles je fouiller la colline en pluie fine 
je longer la rivière 
je retrouver la tribu des morilles et les ronces d'avril 
je retrouver lieu de mourir à demi      en pluie fine tombent déesses et dieux fantômes aussi 

 

Vendredi 19 janvier  2018, 19h
Lecture
La solitude du mammouth 
de et par Geneviève Damas (Lansman, 2017).

C'est l'histoire d'une femme de quarante ans, mère de deux enfants, qui a consacré toute son énergie à sa famille et qui voit son mari partir en scooter pour une étudiante de vingt-deux ans, aux jambes interminables et aux seins généreux. C'est  l'histoire d'une femme qui a du mal à avaler ça et qui veut donner une leçon à son mari.Tout d'abord, elle pense faire appel à un mafieux albanais pour arranger le portrait de l'homme qu'elle a tant aimé. Dans un second temps, suite à la lecture d'un livre du psychologue californien Paul Watzlawick, elle décide de faire justice elle-même.
C'est l'histoire d'une femme pas déprimée du tout, d'une nouvelle Médée qui va se venger... en rendant impossible la vie du fugueur. 
Un monologue drôle, cruel, déjanté.

Extrait La solitude du mammouth
De temps en temps, Brice revenait remplir une valise, chercher un caleçon, un dictionnaire, des photos, de l'air de celui qui n'est pas du tout concerné par le changement climatique (...) de l'air du type qui a commencé à faire de la muscu pour épater les minettes, de l'air du gars heureux comme un roi, fou amoureux de sa poulette, de l'air du mammouth qui s'est trouvé une chaufferette pendant que tous les autres sont en train de crever, et après moi le déluge. Brice qui ne voyait pas que je pleurais, que je restais figée derrière la porte toute la journée, que je maigrissais, que j'avais le teint terreux comme tous mes semblables emportés par la vague polaire.
Et puis, un jour, j'ai arrêté . Pourquoi je ne sais pas. J'ai arrêté de pleurer, j'ai arrêté  de rester figée, j'ai arrêté de soupirer. J'ai relevé la tête et j'ai dit : "Ça ne peut plus continuer."

 

 

 

 

 

 

Vendredi 15 décembre 2017, 19h 
Sortie de résidence d'écriture Théâtre
Lecture de Un pays dans le ciel  de et par Aiat Fayez 
5, place Martel Esprit La Seyne-sur-Mer


Aiat Fayez  a écrit cette pièce à partir de son immersion de dix mois à l’OFPRA, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, immersion inédite et originale dans une institution longtemps restée discrète. 
Trois personnages : le demandeur d’asile, l’officier de la République et, entre les deux, l’interprète qui traduit le parcours de vie du demandeur d’asile de sa langue maternelle vers la langue française. L’attente et la crainte pour le demandeur d’asile. Mais aussi pour l’officier qui doit démêler le vrai du faux dans le discours de l’étranger et qui a entre ses mains une ou plusieurs vies.Des enjeux de pouvoir, de responsabilité, des décisions qui peuvent tout faire basculer. Mais que contrôle-t-on vraiment ? 
Aiat Fayez dit  du texte qu’il est venu terminer  en résidence à la Seyne-sur-Mer : "C’est cette géométrie des entretiens (…) qui est présente dans ma pièce : combien nous sommes en proie à des situations historiques indépendantes de notre volonté, et combien, malgré notre maîtrise, nous sommes autre chose que ce que nous voulions devenir. Combien l’air ne suffit pas pour vivre : il faut tout autant une terre. »
 
 Extrait de  Un pays dans le ciel
OFFICIER DE PROTECTION. Expliquez-moi les raisons qui vous ont obligé à quitter votre pays. 
INTERPRETE. -----
DEMANDEUR D’ASILE. -----
INTERPRETE. J’étais musicien dans mon beau pays l’Albanie. Je jouais du violon. Tous les jours de toutes les semaines de tous les mois, je jouais du violon. Sous le soleil de l’été et la pluie de l’automne, dans la neige de l’hiver et le vent du printemps, je jouais du violon. Et la même partition ne s’entendait pas de la même manière en été, à l’automne, en hiver ou au printemps.
OFFICIER DE PROTECTION. Monsieur, je vous demande les raisons qui vous ont conduit à quitter l’Albanie.
INTERPRETE. -----
DEMANDEUR D’ASILE. -----
INTERPRETE. Je suis en train de le dire. Je jouais du violon.
OFFICIER DE PROTECTION. Où avez-vous joué du violon ?J’ai besoin d’éléments précis. Dans quelles institutions, les noms, avez-vous pratiqué le violon ?
INTERPRETE. -----
DEMANDEUR D’ASILE. -----
INTERPRETE. A l’Opéra national.
OFFICIER DE PROTECTION (sans étonnement. En tapant sur le clavier) A l’Opéra national d’Albanie, c’est ça ? Mais encore ?
INTERPRETE. -----
DEMANDEUR D’ASILE. -----
INTERPRETE. Pas à l’Opéra national. Devant. Sur l’avenue Skënderbej.
OFFICIER DE PROTECTION. Dans la rue ?

 

 

 

 

Vendredi 1er décembre 2017, 19h.
Rencontre avec Aiat Fayez
Bibliothèque de théâtre Armand Gatti.

Né en 1979, Aiat Fayez est un écrivain et dramaturge francophone qui vit à Vienne (Autriche). Les éditions P.O.L. ont publié trois de ses romans  : Cycles des manières de mourir  (2009), Terre vaine  (2012), Un autre ( 2014).  L'Arche a édité quatre de ses pièces : Les Corps étrangers (2011), La Baraque (2015), De plus belles terres & Angleterre, Angleterre (2016), et s'apprête à en publier deux autres : Place des Minorités  & Le Monologue de l'exil.  Perceptions (2014) et L'Éveil du printemps (2016) ont été diffusées et sont écoutables sur France Culture. Après une résidence à l'Office français pour la protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA)Aiat Fayez vient à La Seyne pour finir sa pièce de théâtre Un pays dans le ciel, dont  un "pilote" est actuellement joué à Paris dans une mise en scène de Matthieu Roy. "Tout ce que j'ai écrit et publié, romans et pièces, tourne autour de la question de l'étranger. (Je n'utilise pas le terme immigré, qui place l'étranger sur un plan politico-sociologique. Etranger a une portée plus philosophique.) L'étranger est, pour ainsi dire, le tronc de ma problématique. Laquelle se ramifie en sous-thèmes, comme autant de branches qui composent un arbre (même si celui-ci ne donne ni fruits ni fleurs, car il est sans racines) : exil, langue maternelle, frontière, apatridie, regard de l'autre, terre natale, voyage, mensonge, terre étrangère, langue minoritaire, etc." (...) Partout étranger, et profondément désolé de l'être. Mais il faut peut-être avoir un problème avec la vie pour pouvoir écrire, et ce problème, je le tiens, je l'ai, c'est mon pharmakon, mon poison et mon médicament à la fois". Au cours de la soirée, Aiat Fayez lira des extraits de son oeuvre.  

 

Extrait :  Les Corps étrangers.

La Femme.Tu te souviens d'oncle Robert ?
L'Homme. Lequel? 
Celui qui est mort en pleine chasse?
La Femme. Oui. Rupture d'anévrisme.
En pleine course pour rattraper deux sans-papiers.
L'Homme. Trois. C'était une petite famille.
Il y avait l'enfant aussi.
(...) C'est les étrangers qui l'ont tué
avait dit ton père à l'enterrement.
Ils l'ont tué en courant plus vite que lui.
Si ses meurtriers n'avaient pas été dans le secteur
avait dit ton père
Robert serait parmi nous aujourd'hui.
Oui, je me souviens très bien.

 

 

 

 

Samedi 18 novembre 2017, 11h.
Tentative(s) de Résistance(s)
de et par Marie-Do Fréval
Place du Globe, Toulon. En partenariat avec Metaxu.

Dans Tentative(S) de Résistance(S), cinq personnages se succèdent : une incarnation féminine du général de Gaulle, une vache, une vieille dame,  une Marianne de cabaret et une créature inspirée des années les plus turbulentes de la plasticienne Niki de Saint-Phalle. Provocante, mettant en jeu nos résistances et nos impuissances comme les deux versants d'une même médaille, Marie-Do Fréval questionne les codes de représentation du corps de la femme dans l'espace public. Une parole franche,  libre, joyeusement délurée. Une performance d'actriceEn plein air. Gratuit.

Extrait :  Tentative(S) de Résistance(S) n°3

Je suis la vieille de tout le monde, celle qu’on fait venir au dessert dans les
banquets républicains, en espérant qu’elle pousse la chansonnette.
Je suis la vieille qui peut vous faire pleurer avec le chant des partisans.
Je suis la vieille qui vient se bâfrer de chantilly avant de sucrer les fraises.
Et ne croyez pas que les vieux ne mangent pas, je suis la vieille qui vit trop
longtemps et qui vient vous prendre le pain de la bouche.
Je suis la vieille qui a réussi le casting de la plus vieille. 
Je suis vieille et cela me va bien, j’assume le rôle.
Je suis vieille et pas du style à aller au salon de beauté.
Non je ne suis pas le style de vieille qui va à l’institut de beauté et qui s’entend dire
en sortant, par son mari, qui n’a pas encore clamsé : « C’était fermé ? »
Non je suis vieille et seule, et je préfère être seule que mal accompagnée.
Je suis une vieille qui porte bien, qui porte bien son âge,
Une vieille à qui la vieillesse va bien, à qui la vieillesse va de mieux en mieux.
Une vieille qui a un bon look de vieille décrépie, 
Une vieille qui pue, une vieille qui fait fuir,
Une vieille résistante par tous les temps, 
Une vieille qui fait peur,
Je suis vieille résistante et je vous encule !

 

Vendredi 17 novembre 2017, 19h, Bibliothèque Armand-Gatti, La Seyne-sur-Mer

Débat : 
Arts dans la rue, vers un état d'urgence artistique ?
avec
Christine Bouvier, directrice du festival Préavis de Désordre Urbain.
Samuel Wahl, journaliste, auteur de Préavis de Désordre urbain.La performance à l'épreuve d'une ville.
Marie-Do Fréval, comédienne et  auteure de Tentative(s) de résistance(s).

Né à Marseille en 2007, le festival Préavis de Désordre Urbain vient de fêter dix ans d'existence. En dix éditions, avec 280 artistes venus du monde entier, il est devenu une référence,  un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment la performance artistique. La sortie aux éditions Seconde Époque  d'un livre qui lui est consacré "PDU La performance à l'épreuve d'une ville" est l'occasion de revenir sur cette aventure avec Samuel Wahl, journaliste, auteur du livre,  Christine Bouvier, directrice du festival, et de croiser leurs réflexions sur l'art dans espace public avec Marie-Do Fréval, comédienne  qui vient de publier chez Seconde Époque "Tentative(s) de résistance(s)".


Extrait :  Préavis de Désordre Urbain

  
Le choix du nom Préavis de Désordre Urbain s'est imposé comme une évidence. Il entre en résonance avec l'essence de la performance, art vivant, art "politique" qui questionne le monde contemporain, art de l'indiscipline et de la transdisciplinarité, art de la transgression et du détournement des usages qui cristalise des désirs d'exploration du milieu urbain par l'action artistique.
Préavis: Préalable nécessaire au Désordre Urbain qui pose les conditions d'une action artistique délimitée sur un territoire et une durée donnée et ouvre une négociation avec les pouvoirs publics .
Désordre : Il s'agit de créer un autre ordre dans l'espace public, d'ouvrir des possibles. Désordre est cette logique et cette rigueur qui provoquent l'expérience de la désorientation en soi et chez le spectateur dixit Eugenio Barba.
Urbain : la Performance s'inscrit naturellement dans la Cité, elle interroge l'espace public et la frontière, souvent ténue, entre l'Art et la Vie.

 

 

 

23 octobre - 5 novembre 2017
Résidence d’écriture arts de la rue
 Olivier Comte / Les Souffleurs commandos poétiques pour le projet Terra Lingua.

"L'ambition de Terra Lingua est de plonger activement le public dans l’immense vortex cérébral des langues, le cortex  du génie humain, en faisant entendre et lire l’immense ensemble génial mais fragile du corpus linguistique mondial. L’ambition de Terra Lingua est de travailler dans les langues maternelles du monde entier.  Il est difficile voire impossible d’en recenser le nombre exact.  Entre 7000 et 8000 langues environ sont parlées sur la planète. Seules 200 de ces langues sont  dotées d’écriture.  94% de ces langues sont parlées par 6% de la population.
Ce qui veut dire que 94 % des langues sont des langues de la forêt parlées par les peuples  forestiers. Certaines langues sont en danger imminent d’effacement définitif car le nombre de  locuteurs est dangereusement réduit.  Les scientifiques estiment que tous les 15 jours, une langue disparaît de la surface de la Terre < entraînant avec elle une perte de mémoire définitive sur une culture qui a mis des siècles à se  forger. Entrer dans Terra Lingua, ce sera éprouver émotionnellement la puissance créatrice de l’être  humain, rentrer en contact visuel et sonore avec du jamais lu et du jamais entendu, un  voyage ultime dans l’expression du génie de la parole humaine."


Extrait 

Quelques exemples de noms de langues du chant de la liste des langues (psalmaudier à voix haute) (...)

Lola, Sekak, Lubu, Lucazi, Kushi, Kuikúro-Kalapálo, Kepo’,Yalahatan, Jamaican Creole, Yanyuwa, Yaqay, Javanese, Inku, Yaur, Malay, Jambi, Yan-nhangu, Jawe,Judeo-Berber, Arandai, Barikewa, Nafusi, Jofotek-Bromnya, Jabutí, Jukun Takum, Yawijibaya, Krimchak,Jad, Jadgali, Judeo-Tat, Jebero, Jerung, Jeng, Jeh, Yei, Jeri Kuo,Yelmek, Dza, Jere, Manem, JonkorBourmataguil, Judeo-Georgian, Gwak, Ngomba, Jehai, Jhankot Sign Language, Jina, Achi, Achterhoeks, Achuar-Shiwiar, Achumawi, Aka-Bea, Aka-Cari, Aka-Kora, Akar-Bale, Acroá, Areba, Alngith, Arikem,Ajawa, Aka-Jeru, Aka-Bo, Aka-Kede, Aka-Kol, Atampaya, Andoa, Anserma, Arma, Aore, A-Pucikwar,Awishira, Aurá, Avestan, Angkamuthi...

 

 

Samedi 14 octobre 2017, 11h, Toulon, librairie Contrebandes
NADÈGE PRUGNARD
lit
 Alcool. Un petit coin de paradis. (Al Dante, 2017)

À l'occasion de la parution chez Al Dante de MAMAE & autres textes, livre réunissant pour la première fois sept de ses pièces écrites et jouées depuis 2003, Orphéon - en partenariat avec la librairie Contrebandes et l'association des libraires du Sud - a le plaisir d'accueillir à Toulon, Nadège Prugnard. À la croisée du théâtre, de la performance et de la poésie- sans jamais s'arranger du confort d'un genre- Nadège Prugnard rend audible les paroles suffoquées. On peut bien la recouvrir de tous les qualificatifs qui font chic ou choc, la dire rebelle, marginale, écorchée vive ou infernale, tenter de la récupérer ou la détester : elle est au vrai sens du terme et sans compromis, une artiste. Avec une langue singulière et un univers à nul autre pareil. 

Née en 1975, Nadège Prugnard  est actuellement artiste associée au CDN de Montluçon dirigée par Carole Thibaut.  Pour le metteur en scène Guy Alloucherie, elle vient de terminer l'écriture de No Border -  pièce sur  la question des réfugiés politiques. Auteure, metteure en scène, comédienne, elle dirige la compagnie Magma Performing Théâtre. Selon la météo, la lecture de Nadège Prugnard aura lieu à l'intérieur de la librairie Contrebandes(04 94 89 66 39) ou non loin en plein air.

Extrait de "Alcool. Un petit coin de paradis"

Je ne suis pas la reine
Je ne suis que la fille
Bâtarde de ma propre mère
L'étrangère
Je suis celle qui pleure

Sur les murs

Et n'arrive
même pas à prier
Je suis une écriture sans visage elle dit 
Écrire des êtres titubants aux discours approximatifs écrire le monde le visage à l'envers ? C'est ça que tu veux ?

 

Samedi 7 octobre 2017, 11h
Performance dansée
Jean, solo pour un monument aux morts de et par  Patrice de Benedetti.
Môle de la paix, quai de la Marine, La Seyne-sur-Mer. 

Le monument aux morts, lieu ordinaire, ne devient « haut lieu » qu?une ou deux fois dans l?année. Ne pourrait-il être pas être autre chose qu?un lieu grave, n?accueillant que cérémonies et commémorations militaires ? Ce n?est pas un cimetière dans la ville, imposant recueillement et silence.C?est un lieu de témoignage, où la prise de parole devrait être possible, même par le corps. Une simple tribune de pierre où une histoire pourrait  être racontée.                                                                                                                                                                                              Hommage à son père, à Jean Jaurès, à tous les Jean partis au combat bercés par la hardiesse et la foi en le progrès, ce solo dansé de Patrice de Benedetti aborde avec force, tendresse et aménité les notions du don, de l'espoir, du rapport à soi et au monde. Durée 33 minutes, visible dès 7 ans. 

Gratuit.

Ce spectacle marque le début de la saison 2017-2018  proposée par Orphéon :
une saison En H AUTEUR,  à la rencontre d' auteurs dans des lieux singuliers de l'espace public de la métropole. 

Extrait  Jean, solo pour un monument aux morts

Bonjour Jean
salut Papa
c'est Léon
peut-être tu te souviens, peut-être pas
c'est vrai que je n'étais pas...
on est vendredi
je voulais t'amener des fleurs
mais le fleuriste est fermé le vendredi
alors je t'ai amené du vin
j'ai un cadeau pour toi, un discours de Jaurès
celui de 1905
ton préféré je crois

"On connaissait les qualités de danseur de Patrice de Bénédetti, au sein d'Ex Nihilo, puis de P2BYM ; il révèle avec Jean son talent d'auteur, livrant un poignant texte choral à la rythmique hachée, dont l'âpre poésie emprunte au minimalisme empli de sens des haïkus..." Julie Bordenave - Stradda. 
Du 3 au 6 octobre 2017, Patrice de Benedetti sera en résidence à la BAG pour son prochain spectacle Vous êtes ici. 

 

Du 15 au 21 septembre 2017
Résidence d’écriture arts de la rue
Le Bruit des Ombres de  Déborah Benveniste / Compagnie Dans Tes Rêves.

"Le Bruit des Ombres  évoque les traces invisibles de notre passé et celles concrètes de notre quotidien. L’axe dramaturgie est construit à partir du témoignage d’un juif polonais exilé en France pendant la seconde guerre mondiale ( mon grand père) et des questions que cela soulève en moi sur le besoin de transmission, l’écho avec les exils d’aujourd’hui, le nécessaire oubli." Une première résidence en Belgique à Latitude 50, avec  la dramaturge Marie Reverdy, a permis de créer une trame textuelle. Puis Agitez avant l’Emploi, organisé par L’Atteline à la Chartreuse-les-Avignons, a soulevé les questions de l’écriture scénique. Aujourd’hui, la résidence d'écriture chez Orphéon permettra d’affiner, à la table, la rencontre de ces deux axes. Un travail sur le texte, qui prendra en compte la dimension sonore et rythmique des mots qui sont destinés à être enregistrés par des comédiens et mis en musique. Cette résidence à La Seyne-sur-Mer sera aussi l’occasion de préciser une partition non-verbale, portée par un travail gestuel au plateau, qui sera expérimenté lors de la résidence à venir au Théâtre aux mains Nues. Le Bruit des Ombres, projet commencé dans le cadre de la FAIAR, devrait voir le jour en mai 2018 à L’Autre Festival à Capdenac. 


Extrait  Le Bruit des Ombres

Je suis un mécanisme, je suis un appareil digestif, on se dépose en moi, j’accueille, je transforme et j’éjecte, je tente une rupture de  la chaîne, je reçois, j’appartiens, j’assimile, j’ai honte de vouloir oublier.               
Je me défends, ce que j’aimerais oublier, c’est le temps présent.                                                                                                                                                                                               Celui qui écrit l’histoire immédiate, cette mémoire de l’instant réveille les peurs, la guerre, l’humiliation, l’exil.                                                                                                                     Alors, j’écoute chanter Jeanne Added : “A war is coming and we are stuck here !“, coincé ici par ces mémoires paralysantes, qui coupent court à tout, m’écrasent.                                                      J’exige d’exister pour laisser une trace qu’on effacera. Je veux une traversée en silence. 

 

Mercredi 12 juillet 2017, 19h
Soirée de clôture, décrochage de l'exposition
Archives théâtrales sonores

Inaugurée le 16 septembre 2016, l'exposition Théâtre de vinyle ne devait durer que trois mois. L'intérêt du sujet nous a amenés à la prolonger, à la transformer sous le titre d'Archives théâtrales sonores en une exposition en constante évolution, alimentée par de régulières découvertes sur Internet et dans les vide-greniers. Au moment où son décrochage approche, il est temps de dresser un premier bilan.

Autrefois invisible, en réserve, le fonds sonore de la BAG a été valorisé : il a été montré et écouté pendant dix mois dans la salle d'exposition; trois émissions thématiques sur Henri Tisot, les éditions Lucien Adès et les musiques de scène ont été diffusées sur la radio associative Radio Active et sont consultables en podcast; dans l'attente de la numérisation des supports, une vidéo consultable sur le site de la BAG renforcera bientôt sa visibilité. Par ailleurs, il s'est enrichi de nouvelles acquisitions. À ce jour, il comprend deux cent quarante-deux documents sonores. Autre évolution, ce fonds est maintenant catalogué.

- Vingt-neuf 78 tours (Columbia, Pathé, Boccace, Parlophone Gramophone/La voix de son maître, Odéon...) On remarque la présence de nombreux sketches comiques - la courte durée du disque s'y prête - dits par de comédiens régionaux, lillois (Léopold Simons et Line Dariel), lorrain (George Shepfer), marseillais (Valroy, Boissier), caractéristiques d'une époque où les particularismes locaux ne sont pas effacés. Parmi les curiosités à écouter & redécouvrir : Charlus dans Le candidat muet, Bach & Laverne créateurs du Théâtre Phonographique, Marc Hély et Camus dans Mazelteuf et Schlémilowitch et, incontournable, énorme, Raimu, en femme dans Au tribunal avec Henri Poupon ou en bruiteur pour le sketch de René Sarvil César fait du film sonore. Parmi les extraits de pièce, on écoutera avec émotion Firmin Gémier, fondateur du Théâtre National Ambulant et du premier TNP, dans Boubouroche de Courteline et Julia Bartet de la Comédie-Française dans Bérénice et Andromaque de Racine.

- Cent quatre-vingt-sept 33 tours, se présentant sous la forme d'albums, de coffrets, de livre-disques (notamment pour les enfants). D'Eschyle au Grand Magic Circus une partie du répertoire théâtral est discographié. Molière, avec vingt-sept occurrences, est sans conteste l'auteur le plus représenté. Le Malade imaginaire, sa pièce la plus enregistrée (Fernand Ledoux, Jacques Charon, Jean Tissier, Michel Galabru, Roméo Carles). La BAG dispose de quatre versions de Phèdre par Sarah Bernard, Marie Bell, Maria Casarès, Silvia Montfort.

- Neuf quarante-cinq tours dont des extraits de la musique de scène de Michel Polnareff pour le Rabelais de Jean-Louis Barrault et l'interprétation par Bertolt Brecht lui-même de deux songs de L'Opéra de quatr' sous.

- Deux rarissimes 16 tours, offrant deux heures d'écoute et l'intégralité de la pièce sur un seul disque : Cocteau lisant les didascalies et tous les personnages de Les Parents terribles; L'Otage de Claudel enregistré en stéréophonie par André Charlin et la compagnie Henri Doublier.

-Trois cassettes de pièces radiophoniques policières de la série Les Maîtres du mystère.

- Douze CD.

Si cette exposition s'interrompt, le collect(ionn)age continue car "Si le théâtre est le lieu où l'on voit, il a toujours été aussi - et tout autant- le lieu où on l'entend." (Jean-Marc Larrue et Marie-Madeleine Mervant-Roux, in Le son du théâtre, CNRS, 2016)

 

 

 

 

 

2 juin 2017 
Parution du recueil Théâtre de la Jeunesse #2
coédition Orphéon -Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti & Les Cahiers de l'Égaré

Ces quatre pièces de théâtre ont été écrites durant l’année scolaire 2016-2017 par des élèves de trois classes de CM2 et d’une classe de 6ème de quatre établissements scolaires de La Seyne-sur-Mer. Chacune est le résultat d’une écriture collective, d’une mise en commun, de choix débattus et négociés par les élèves.
Dans ce travail d’écriture, chacune des quatre classes a été accompagnée. Pendant douze heures, elle a bénéficié de la présence dans la classe d’un-e auteur-e de théâtre expérimenté-e écrivant – pas toujours mais souvent – pour la jeunesse : Julie Aminthe, Fabien Arca, Catherine Verlaguet.
Ce travail d’écriture et la rencontre avec le / la dramaturge avaient été précédés par une phase de lecture : lecture de douze pièces, lauréates du Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public (sélection CM2-6ème).
Il s’est conclu par le passage au plateau : temps de restitution, de partage au cours duquel chaque classe a présenté devant les autres classes une mise en espace du texte qu’elle avait écrit.
Écrites par des enfants, jouées par des enfants devant un public d’enfants, les quatre pièces de ce recueil peuvent être qualifiées de “théâtre de la jeunesse”.

Ce théâtre d’amateurs, où les protagonistes sont des enfants, est dans la tradition du théâtre scolaire, théâtre d’éducation qui commence avec l’apparition en France au XVIème siècle des premiers collèges.

 

 

Mercredi 31 mai 2017, 17h30
Sortie de résidence arts de la rue

Marée nostrum /À venir de Zelda Soussan
5, place Martel Esprit La Seyne-sur-Mer

"Au cours de la 6ème Promotion de la FAI-AR (Formation Supérieure d'Art en Espace Public), j'ai mis en place un protocole d'observation de l'espace dans le but de parvenir à un spectacle où dialoguent passants et artistes sur un pied d'égalité. À Marseille, ma proposition est née d'un constat simple : que voient les touristes quand ils sortent des paquebots de croisières ? Les Quartiers Nord. Des aménageurs urbains décident alors de déplacer le centre-ville en périphérie pour des raisons pratiques. Sur la place du futur projet, les comédiens questionnent les habitants : quels symboles réintégrer à ce nouveau village Potemkine ? Quel est le patrimoine des périphéries ? Comment le tourisme de masse modifie-t-il la ville ? Dans la rade de Toulon, les croisiéristes accostent à la Seyne-sur-Mer : c'est l'occasion d'approfondir mon mode opératoire de recherche sur le terrain ainsi que l'adaptabilité du scénario, en compagnie du metteur en scène et auteur Hervé Lelardoux, tuteur du projet lors de la FAI-AR."

 

Mardi 16 mai 2017, 19h30
Rencontre / lecture avec
Simon Boulerice
L'Hélice
68, avenue Victor Agostini, Toulon.

En partenariat avec l'Hélice et Radioactive, Orphéon-Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti propose une rencontre avec l'auteur québécois Simon Boulerice, lauréat en 2017 du XIVème Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public (sélection CM2-6ème) avec sa pièce Edgar Paillettes
(Lansman, 2015).
Simon Boulerice est né en 1982, près de Montréal. Comédien, metteur en scène, il a publié de la poésie, des romans, des pièces de théâtre. Parmi elles : Pig-Peroxyde (Léméac, 2014) - Les mains dans la gravelle (éditions de la Bagnole, 2012) - Éric n'est pas beau, (L'école des loisirs, 2011) Qu'est-ce qui reste de Marie-Stella (Dramaturges, 2009).
Au cours de la soirée, il lira des extraits de Danser a capella, recueil de monologues paru en 2012 aux éditions de ta Mère.


Incipit : Tout ce que je veux pour Noël, c'est toi.

Quand j’étais petit, que j’avais genre huit ans, je rêvais de saigner du nez. Pour moi, c’était quelque chose de rare. Quelque chose de différent. À l’école, ça arrivait pas souvent que quelqu’un saigne du nez. Pis quand ça arrivait, c’était comme si la Terre arrêtait de tourner. La prof paniquait. Appelait une autre prof avec une voix de désarroi. L’autre accourait. Pis les deux s’obstinaient.

« Y faut qu’y penche sa tête par en bas, pour que le sang coule. Non? »
« Ben non, y faut qu’y la penche par en arrière. Pour éviter que le sang coule. Franchement. »
« Je pense pas. »
« Ben moi, je pense que oui. »
« Le méchant, faut que ça sorte. »
« Tu le sais pas, si c’est du mauvais sang. C’est peut-être du très bon sang. C’est mieux de garder son sang dedans. C’est comme si t’encourageais une hémorragie! »

Je voulais tellement saigner du nez pour que les profs et les élèves s’activent autour de moi. Qu’ils me fassent tous un passage, comme un genre de haie d’honneur. Que je représente une urgence.

 

 

 

 

Vendredi 12 mai 2017, 20h
Rencontre / lecture avec
Léonore Confino
Le Liberté, Scène nationale de Toulon
Salle Toscan du Plantier.

En partenariat avec le Théâtre Liberté, pour son Théma questionnant les liens familiaux et générationnels (Qui a tué grand -maman ?), Orphéon-Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti propose une rencontre avec Léonore Confino, autour de sa pièce Le Poisson belge (Actes Sud-Papiers, 2015).
Dans un parc de Bruxelles, un homme solitaire (50 ans) Grande monsieur rencontre sur un banc Petit fille (10 ans). L’enfant aurait-elle été oubliée, abandonnée par ses parents ? Les aurait-elle tués ? ll l' invite chez lui. Après ce début "naturaliste", la pièce tourne progressivement au conte fantastique. Claude - elle se prénomme Claude - aime beaucoup l’eau, porte d’étranges marques sur ses côtes. Des branchies? Elle réclame des soins, dérange le quotidien millimétré de son hôte et, par l’innocence de ses questions, révèle les noeuds qu’il doit démêler. Une confrontation tendre et savoureuse entre deux êtres qui n'en forment peut-être qu'un.
Mise en scène par Catherine Schaub en septembre 2015, au théâtre de la Pépinière-Opéra avec Marc Lavoine et Géraldine Martineau (nomination aux Molières 2016 catégorie Meilleur espoir), Le Poisson belge a valu à Léonore Confino d'être nominée en 2016 au Molière de l'auteur francophone vivant et d'être lauréate en 2017 du XIVème Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public (sélection 3ème-Seconde).
Née en 1981, Léonore Confino a publié trois pièces chez L'Oeil du Prince: Building (sur le monde du travail), Ring (sur le couple), Les uns sur les autres (2014, sur la famille et ses secrets). Sa dernière pièce jouée, Parlons d'autre chose, raconte la vie de huit lycéennes et d'un lycéen en Terminale L. 1300 grammes, sa prochaine pièce, texte à paraître chez Actes Sud-Papiers en septembre 2017, porte sur le cerveau humain.
https://www.youtube.com/watch?v=sSdiFKsxAtU

 

Jeudi 6 avril 2017, 19h :
Sortie de résidence d’écriture
Lecture de À pas de Lou & Mario del Bandido de et avec Julie Aminthe

Depuis mars, Julie Aminthe est en résidence à la BAG pour l'écriture de sa pièce Mario del Bandido, deuxième volet après À pas de Lou (Quartett, 2016) d'un diptyque pour le jeune public.
Pour Lou et ses copines, le compte-à-rebours est terminé. C'est le jour J, celui de la rentrée en 6ème. On retrouve Lou à un arrêt de bus. Son voisin et copain Mario la rejoint, affublé d'un surprenant chapeau...
La lecture de À pas de Lou et de Mario del Bandido sera effectuée par Julie Aminthe en compagnie de quatre élèves du Conservatoire à rayonnement régional de Toulon Provence Méditerranée.

Incipit : Mario del Bandido

7 : 28
Arrêt de bus

Mario. Salut
Lou. T'es en retard

Klaxons

Lou. Enlève ce truc
Mario. Un sombrero ça s'appelle
Lou. Enlève-le Tu fous la honte avec
Mario. C'est pas toi qui le portes
Lou. N'empêche

Le bus s'approche

Lou. Pitié

Ralentit

Mario. Ignore-moi Te gêne pas Lou J'ai l'habitude

S'arrête

Mario.Tu vas où
Lou. Marcher ça fait les cuisses

 

Vendredi 3 mars 2017, 19h
Lecture
Une famille aimante a besoin d’un bon repas
de et par Julie Aminthe (Quartett, 2015).

Du 1er au 31 mars 2017, Julie Aminthe est en résidence d'écriture à la BAG. Elle vient finir l'écriture de Mario Del Bandido, deuxième volet après À pas de Lou d'un diptyque pour le jeune public. Durant son séjour à La Seyne, elle interviendra aussi dans une classe de 6ème au collège Wallon, animera un stage d'écriture le samedi 11 mars... Ce soir, elle lit sa première pièce éditée chez Quartett, Une famille aimante a besoin d’un bon repas.

Dans la famille Lemorand, Barbara, la mère, travaille comme femme de service dans une maison de retraite. Va-t-elle réussir à réunir ce soir autour d’une table, son mari et ses deux enfants pour un repas de fête ”qui réchauffe la chair et l’esprit de tribu” ? Cela n’est pas évident, chacun est très occupé. Victor, le père, a entrepris de nettoyer l’évier et n’ose révéler qu’il a été licencié. Justine, 16 ans, réalise qu’il va lui falloir cotiser 43 ans et demi pour une retraite à taux plein. Devrait-elle commencer à souscrire un plan épargne retraite populaire ? Dans sa chambre, Gabriel, 14 ans, descend des traders sur Massacre on Wall Street 4 puis passe à la lecture d’un bouquin de philo sur la révolte…
Écouter Julie Aminthe
http://leslivesdactive.radio-active.net/BDP170321JAnorm.mp3

Une famille aimante a besoin d’un bon repas. Incipit

Justine - Papa. Papa? Papa...
Barbara - Il est occupé mon amour viens. Laisse-le s'oublier encore un moment.Tu sais comment il est il se sent mieux après. Il faut comprendre. Une famille aimante peut comprendre ça les lubies de son papa. Assieds-toi sur mes genoux que je te touche que je touche la merveille que j'ai faite.Tu es belle. Ce n'est pas humain d'être aussi belle. Avec cette ossature prête à se briser ces cuisses ombrageuses cette poitrine de statue antique. Je n'exagère rien mon amour. Et ces cheveux. Regarde-moi ces cheveux. Lourds. Moutonneux. On a envie d'aller y voir on a envie de s'y perdre. C'est un labyrinthe aromatique tes cheveux mon amour.
Justine- Ils sont gras.

 

 

Dimanche 5 février 2017, 17h
Sortie de résidence d’écriture arts de la rue
Looser(s) de Guillaume Derieux
/ Kie Faire Ailleurs

À partir du 30 janvier 2017, Guillaume Derieux, Dominique Cier, Fred Sechet de Kie Faire Ailleurs seront en résidence d'écriture arts de la rue pour Looser(s), leur prochaine création. Looser(s) est une déambulation qui révèle au public le monde étrange de la troisième zone : la sphère des exclus, celle des laissés pour compte qui occupent le même espace physique que nous, mais qui survivent dans un univers parallèle avec leurs propres codes et leurs propres enjeux. Tour à tour roman noir, fable merveilleuse, ou récit d’anticipation, le récit conduit le public à sonder ses propres représentations de la précarité en scrutant l’espace urbain. Test public, dimanche 5 février 2017, 17h.

Looser(s). Extrait

Recycleur - Bienvenue messieurs-dames. Nous sommes ravis de vous accueillir aux portes de la troisième Zone. Avant toute chose, veuillez prendre connaissance des précautions d'usage : Dissimulez vos bijoux et vos objets de valeurs, en particulier vous messieurs. Nous déclinons toute responsabilité sur les vols et menus larcins qui auraient lieu au sein de la troisième Zone. Aussi,
pour votre confort, nous mettons à disposition ce vestiaire.
Un guetteur passe avec un sac poubelle dans le public pour récupérer les objets de valeurs.
La troisième Zone est exclusivement réservée aux hommes. La présence de femmes est totalement proscrite. De fait, je suis dans l'obligation de vous demander mesdames, mesdemoiselles de vous
affubler d'un attribut viril sans équivoque.
Un guetteur, muni d'un crayon noir de maquillage, dessine des moustaches au public féminin.
Je vous demanderai aussi de vous munir du protocole disciplinaire de la troisième Zone et de le consulter attentivement, il vous permettra d'identifier les principales règles qui la régissent.
Toutefois, souvenez-vous que vous n'avez pas pour contrainte de les suivre puisque vous n'entrez dans la troisième Zone qu'en simples visiteurs. Cependant, gardez bien à l'idée que vous n'êtes pas
en terrain neutre.

 

Vendredi 27 janvier 2017, 19h
Lecture
gênes drapeaux noirs
de et avec Michel Costagutto (Les Amateurs maladroits, 2016).

"Du 20 au 22 juillet 2001, se tient à Gênes le sommet du G8 qui réunit les dirigeants des huit pays les plus riches du monde. Ceci est le récit des évènements. J'ai lu tout ce qui s'est écrit sur ces trois jours, vu tout ce qui a été filmé, par la police, les journaux, les télévisions - mais aussi les témoignages directs des Gênois présents, les photos et films pris au telefonino (...)
Le Fascisme a régné, trois jours, à Gênes, ville de tradition ouvrière, syndicaliste et anarchiste. Au vingt et unième siècle, en Italie, en Europe, ce fut comme le Chili de Pinochet. Cela peut revenir. Cela est peut être en train de revenir."
Michel Costagutto vit et écrit dans le Var.
Son théâtre est publié chez Les Amateurs maladroits : Flamme dans mon coeur - Une enfant radieuse (2012) - Même du plus loin (2009) - Gena & John (2008) - Le léopard meurt avec ses taches (2006) - Don Juane (2000) - Comment te sens-tu avec ta chevelure aile de corbeau et ton visage briseur de cœurs? (1999).

 

 

Du 25 au 29 janvier 2017
Résidence d’écriture arts de la rue /dramaturgie
Cha ô de Pierre-Louis Gallo / Cie Les Ribines & Marie Reverdy.

Cha ô se présente comme l'épopée d'un arpenteur sur des territoires collineux aux paysages tremblants. Le fil du récit se tisse dans la rencontre entre cet arpenteur au regard myope, et ces territoires passés ou à venir, en voie de disparition.Les trouvailles faites sur place, dans la rencontre avec le paysage et les populations, reconstruisent en même temps la mémoire de l'arpenteur. On est à mi- chemin entre de l'autofiction et du théâtre documentaire, de l'enquête anthropologique.

Incipit Cha Ô

Bonjour je m’appelle Pierre-Louis, enfin on peut dire que Pierre parce que Louis s’est perdu dans la ferraille.
En Bara, y a pas de P on dit Bier, ou HAJRA, la pierre le rocher la racaille, mais on dit aussi retourner à l’âge de pierre ça je l’ai toujours pris pour moi mais sans jamais savoir ce que ça voulait dire, c’est comme si un jour je me tombais dessus plus jeune et je disais hhh c’est toi ?? et on dit aussi jeter la pierre ou se jeter la pierre parce que ça te revient toujours dessus, c’est comme l’effet boomerang tu l’envoies au lointain et ça finit toujours par te revenir en pleine gueule, comme le vélux ou le fusil que tu portes à l’envers.
LOUIS s’est perdu dans la ferraille et depuis je me cherche dans la PIERRE. Mais on peut m’appeler Pierre-huil ou Biere-huil, parce que bière qui huile n’amasse pas mousse, pierre qui glisse n’amasse pas flooze, ou pierre qui s’tuile...
En gros le tiret a été oublié à l’E-C de l’HdeV de Périgueux, et depuis j’ai perdu mon centre. Et donc j’ai un problème d’équilibre.
Je me vautre sur la pierre, je flirte avec le réel. Avec mes pieds plats, mes genoux khâgneux et mon regard myope.
Et je me casse la figure.

 

Samedi 14 janvier 2017, 17h
Nuit de la lecture
Alerte de et avec Bruno Joufflineau (Alna, 2016)
L’œuf dur de et avec Laurent Nadot
Ouille, ouille, ouille ! Mamie s‘embrouille ! de et avec Marie-Magdeleine Georges

Alerte - Homo Ignorans de et avec Bruno Joufflineau
Chaque premier mercredi du mois retentit dans toutes les villes de France une sirène d’alarme, mais cette fois-ci il ne s’agit pas d’un exercice. Aussitôt après est diffusé à la télévision un message ordonnant à la population de se claquemurer là où elle se trouve et d’attendre de nouvelles instructions. Un plombier se retrouve alors coincé chez ses clients. Plus aucun moyen de communiquer avec l’extérieur ne fonctionne. Commence alors un huis-clos oppressant. Né en 1963, Bruno Joufflineau a travaillé dans les chantiers navals de Toulon. Il profite de sa préretraite pour écrire et jouer du théâtre. Alerte - Homo Ignorans est paru en juin 2016 chez Alna.

L' oeuf dur ou la conspiration silencieuse de et avec Laurent Nadot
Dans un pays imaginaire où la tyrannie règne sur la pensée et où la religion a installé un pouvoir, un homme tente d' enrayer la machine totalitaire : avec sa conspiration de l'oeuf dur, il se présente comme un nouveau prophète qui se bat pour l'homme et son immanence. Fait prisonnier, il doit s'entretenir avec la police de la pensée et le pouvoir religieux. Qu'en sera-t-il de son sort ? Va-t-il libérer les hommes ou n'être qu'un élément mineur prévu par le système ? Ses dernières minutes ou heures seront un combat contre l'oppression et le pouvoir face à la puissance de la pensée sans Dieu et l'humanité déduite de l'homme en son réel : rien-qu'humain.
Laurent Nadot est professeur de philosophie. Il enseigne et vit dans le Var.

Ouille, ouille, ouille ! Mamie s'embrouille de et avec Marie-Magdeleine Georges
Deux jeunes frères viennent rendre visite à leur grand-mère et lui parlent l'un de don d'organes, l'autre du don de moelle osseuse ce qui perturbe grandement l'aïeule ! Le dialogue, truffé d'humour sur la société actuelle et de répliques de la vieille dame en décalage amusant avec les explications médicales de ses petits-fils, est ponctué par les commentaires facétieux de la femme de ménage. Une comédie où l'on apprend beaucoup en s'amusant !
Marie-Magdeleine Georges est présidente de l'association France ADOT 83, basée à La Seyne-sur-Mer. Désirant sensibiliser autrement de nouveaux publics au don d'organes, de tissus humains, de moelle osseuse, et ne trouvant pas de pièce traitant de ce thème, elle en a écrit une.